Petite excursion (ft mélancolie Harmonieuse)

Le soleil se levait sur la forêt. Patte de Miel, lové contre sa mère, ouvrit doucement ses yeux. Elle avait maintenant 5 lunes, et allait sûrement devenir apprentie dans peu de temps. 
Elle se leva doucement, en prenant soin de ne pas réveiller Echo du Phénix. Elle sortit de la pouponnière et regarda le ciel. Il faisait encore beau mais elle savait que ça n'allait pas durer. La saison des feuilles mortes était déjà bien avancer et bientôt les grands froids allaient s'abattre sur les clans, avec leur lot d’épidémie et de famine.

Depuis quelques temps, Patte de Miel se rendait compte de beaucoup de chose qui lui était jusqu'alors inconnu. Tu grandis, lui disait une petite voix dans sa tête.
Mais il ne faut pas croire qu'elle était devenue mature, et elle enchaînait encore bêtises sur bêtises. Sa dernière en date était d'avoir caché une grenouille morte dans la couche d'une reine. Elle n'avait pas agit comme ça par méchanceté, mais par ignorance. Elle pensait juste que ça permettrait de conservé plus longtemps l'animal. Mais la reine n'avait pas apprécier et la chatonne rousse s'était fait durement gronder.

Patte de Miel s'approcha du centre du camp. Peu de guerriers étaient levés. Elle aimait beaucoup cette heure où le soleil était déjà levé mais où le camp n'était pas encore en activité. C'était l'heure idéale pour faire ce qu'elle voulait. 
Elle regarda la sortie avec envie. Elle avait déjà quitter l'enceinte du camp (elle frissonna au souvenir de la colère de sa mère quant elle était revenue), mais, comme tout les chatons, elle rêvait d'aller toujours plus loin.

Elle regarda autour d'elle. La patrouille du matin était déjà parti, mais quelques guerriers étaient déjà sortis de leur tanière. C'était maintenant ou jamais. 
Elle se glissa furtivement entre les branchages qui délimitaient l'entrée, et elle s'éloigna furtivement. Elle savait qu'elle n'avait pas le droit, mais si elle revenait avant que sa mère ne se rende compte de quoi que ce soit, elle ne risquait rien.

Elle longea l'enceinte du camp, puis s'éloigna. Les marais s'ouvrait à elle, avec leur odeur désagréable. Lors des grandes chaleurs, l'odeur qu'ils dégageaient était tellement forte et nauséabonde qu'elle importunait les chats même dans le camp. Mais pour l'instant, seul un léger relent s'en dégageait.

La chatonne s'approcha doucement de l'eau verdâtre, essayant de repérer de petites proies. Soudain, elle senti une présence dans son dos. Elle se retourna vivement et se retrouva face à face avec une jeune ombreuse, qui n'avait pas l'air d'être très tendre. Patte de Miel se recroquevilla, se préparant à recevoir une bonne punition, qu'elle aurait d'ailleurs mérité pour être sorti du camp sans autorisation. Elle se senti bête. Elle aurait dut s'éloigner beaucoup plus, et aurait dut partir plus tôt, avant le réveil des guerriers.

"Que fait-tu ici ? grommela la guerrière, Tu sais ce que tu risque ? Rah, les chatons..."
La chatonne rousse se décrispa un peu. La chatte écaille (il lui semblait qu'elle s'appelait Mélancolie quelque chose, mais elle n'était pas sûr), n'avait pas l'air en colère, juste exaspéré. Patte de Miel lui dit, en essayant de gommer le plus qu'elle le pouvait les traces de peur dans sa voix (on lui avait dit qu'il fallait toujours se montrer courageuse) :
"Je suis désolé, je... Je ne voulait pas faire de mal. Je voulais juste visiter un peu, et je ne voulais pas m'éloigner du camp...
Et, après un temps de réflexion :
- Qu'est-ce que je risque, d'ailleurs ? "
Car elle avait beau réfléchir, elle ne voyait pas bien en quoi elle pouvait être en danger. Les autres clans étaient des ennemis (encore qu'elle avait rencontré des chats vraiment gentils qui appartenait au clan de la Rivière), mais il n'avaient aucune raison de s'aventurer hors de leurs territoires. Il y avait bien les renards, qui n'hésitait pas à manger des chatons, et les blaireaux qui pouvaient même tuer le plus fort des guerriers de la Forêt, mais ils préféraient les terrains avec plus d'arbres et moins de marais. A moins qu'il n'y est un autre danger dont on ne lui aurait pas fait part...
A cette pensée, elle frissonna. 

De toute façon, se dit-elle pour se rassurer, sa mère lui en aurait parler, surtout après sa première escapade hors du clan. 
Elle se rappelait très bien de la discussion qu'elle avait eut avec Echo de Phénix. Cette dernière lui avait fait promettre de ne plus jamais faire ça (promesse qu'elle n'avait pas tenu) et lui avait fait la liste des dangers qu'elle aurait pu rencontrer, et il n'y en avait pas d'autres que ceux auquel elle avait pensé. Sa mère s'était aussi mise très en colère. Elle frissonna à ce souvenir. 

Sa mère allait sûrement, si la guerrière la ramenait au camp et disait à Echo de phénix qu'elle était sorti du camp sans son autorisation, se mettre dans une colère similaire. Et comme ce n'était pas la première fois qu'elle récidivait, elle allait se faire méchamment gronder. 

Elle se demanda si elle avait une chance que la guerrière ne dise rien à sa mère. Aucune, sans doute, mais elle pouvait toujours demander.

"Dit, est-ce que tu pourrais... ne pas dire à maman que je suis sortis du camp. S'il te plait... "