Bonjour cher frère ! (PV Flamme)

Je trottine le long des maisons en quête d'un peu de calme... Je sais que là où il y a des humains ce n'est généralement pas calme mais je sais aussi que dans la forêt il y a les chats des clans. Certains sont très gentils mais pour d'autres, je suis prêt à parier qu'ils seraient capables de m'attaquer pour le simple fait que je sois un chat domestique. Je regarde autour de moi et aperçois à quelques pas de là une jolie maison où l'on ne voit pas à travers les fenêtres, je sais alors que c'est Les Volets Sont Fermés et que ça veut dire que les personnes qui vivent à l'intérieur qui sont parties. Parfois les humains qui vivent dedans sont là et ça fait du bruit mais là je regarde où les Voitures se rangent et il n'y a pas de Voiture. Je souris donc et part en direction de ladite maison. Je grimpe sur la barrière d'un bond et redescends de l'autre côté tout aussi vite. Un grand jardin s'étend face à moi, je m'avance et sens l'herbe qui me chatouille les pattes après le bitume. J'allais m'asseoir quand je distingue une forme féline à une vingtaine de mètres de moi de l'autre côté d'un grillage. Je m'approche tranquillement et vois avec plus de précision le chat, il est roux et a des yeux verts comme les miens. Je suis plus grand que lui mais il m'a l'air un tout petit peu plus vieux. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu mais je ne me rappelle pas dans quelles circonstances. Je cherche tout au fond de moi, maintenant je suis sûr de l'avoir déjà rencontré. Je fouille dans ma mémoire et vois une image de ma mère dehors et près d'elle, ce chat... Une autre fois où il est devant moi, me souriant gentiment... Archibald !!! Je me souviens maintenant, maman disait que c'était mon grand frère parce qu'il était né avant moi et que on le voyait pas très souvent parce qu'il était avec d'autres humains que nous.

-Archibald !!!

 J'ai crié comme ça d'un seul coup, je suis tellement heureux de revoir quelqu'un de ma famille que je ne peux m'en empêcher. Je viens vers lui et esquisse un sourire, attendant qu'il me reconnaisse. Puis je réfléchis, et s'il ne me reconnaissait pas ? Et s'il me rejetait comme maman l'avait fait avec moi ? Tout d'un coup j'ai peur, peur qu'il ne veuille pas de moi, peur qu'il ne m'attaque. J'observe la situation, près à m'enfuir au moindre mouvement qui me paraîtrait trop suspect.

(OMG LE PAVE ! XD)

Flamme regarda le chat devant lui avec mépris. Archibald ! NON ! Pas ce nom ! Je ne peux pas le supporter ! Flamme chercha dans ses pensées un chat gris tigré aux yeux verts. Aussi vert que les siens. Soudain, il resta figé. Non... ça ne peut être lui ? Pas après tant d'années ! Fi...Fidji !!!! Flamme le regarda, remplis de bonheur de revoir son frère. Mais il cacha sa joie et miaula :

-Heuuuu.. Je...Je ne suis plus Archibald maintenant... Je suis Flamme ! Je suis content de te... Revoir !

Flamme ? Pourquoi Flamme ? Bof, pas grave pour son prénom, il se souvient de moi et je l'ai enfin retrouvé, c'est ce qui compte le plus à mes yeux ! Il n'a malgré tout pas agit comme moi... Il n'a pas été très expressif, j'essaie donc d'agir comme lui et de maîtriser ma voix qui tremble de joie. Je m'assois et continue de le fixer de mon regard pétillant.

- Qu'est-ce que tu deviens ?

Je balance ma queue de gauche à droite pour dégager le trop plein d'énergie qui est en moi. Mes moustaches frémissent et je me balance d'une patte sur l'autre, je n'arrive vraiment pas à faire comme mon frère et à rester calme. Je me demande tout de même ce qui s'est passer pour qu'il est un autre nom et qu'il n'est pas l'air de vouloir qu'on l'appelle Archibald... Je le considère de la tête aux pattes me demandant si tout cela est bien réel.

Flamme resta blasé devant son frère. L'odeur âcre des bipèdes était dans l'air. Il répondit néamoins à la question de Fidji :

-Je suis devenu un solitaire !

Il répondit avec une voix fière quand soudain, il renifla son frère et feula :

-Tu...TU ES UN CHAT DOMESTIQUE ?!!!!

Je sursaute et me recroqueville sur moi-même, étonné de sa réaction, elle aurait pu correspondre à celle d'un chat de la forêt mais à mon frère... Ces paroles résonnaient encore et encore dans ma tête comme une sonnerie qui ne s'arrête jamais. Devenir solitaire, devenir clanique, ah cette idée avait bien fusée une ou deux fois dans ma tête mais elle n'était restée que quelques secondes. Je vois le bonheur que j'offre à mes humains en étant à leur côté et au bonheur qu'ils me donnent en retour. Je les aime et ils m'aiment, rien que se dire cela suffit à faire disparaître l'idée d'être chat domestique. J'étais souvent jugé à cause de cela, mais je savais que ce n'était pas cela qui comptait vraiment. Je baisse les oreilles, recule peu à peu en regarde mon frère emplit de craintes. Pourquoi est-il devenu solitaire ? Pourquoi haït-il tant les chats domestiques ? A cet instant, j'ai l'impression de ne plus rien représenter à ses yeux qu'un simple ennemi à écorcher vif pour traîtrise. Mon trop plein d'énergie et de joie a disparu, il a laissé place à la peur. J'arrive à articuler quelques mots, je ne peux m'empêcher de rester paralysé devant tant de haine.

-Oui, me... uis... chat... mestique.

Mon ventre est noué, j'ai des larmes au bord des yeux. L'une d'elle roule le long de mes poils tigrés mais j'arrive à retenir les autres. Je prépare mes dernières forces à fuir au cas où mon frère aurait une envie folle de me sauter dessus, je ne sais même pas s'il sait se battre.

Flamme regarda son frère, le coeur serré. Il pense que je vais le tuer... Il pense que je suis un... Un monstre ? Il rentra ses griffes en le regardant et murmura :

Tu penses que je suis un monstre sanguinaire et fou ? C'est vraiment ça l'image que tu as de moi ? Je te croyais plus digne que ça mon frère !

Je baisse la tête, bien sûr que non je ne pense pas ça de lui ! Mais quand il avait crié ces paroles... Je me souviens que l'on pouvait toujours être surpris par les personnes. Maman m'avait rejeté alors pourquoi pas lui. Je savais très bien que ce n'était pas un monstre fou et sanguinaire. C'est là que je me rends compte que je suis vraiment trop méfiant. Je baisse les oreilles, ce qu'il devait être déçu par moi.

- Désolé, je ne voulais pas agir comme ça, c'est juste que en ce moment je suis un peu trop méfiant...

J'ai soufflé les paroles si bas que je me demande s'il a entendu. Je m'en veux tellement, je me mords la langue comme pour me punir d'avoir fait ça. Peut-être va-t-il partir parce qu'il ne veut plus me voir, parce qu'il me trouve bizarre ou trop méfiant.