mh.. je vais rarement ici

Le guerrier arriva dans l antre de la guérisseuse ce qui fut extrêmement rare qu'il y allait mais cette fois il était obligé, il avait le pelage couvert de plaies plus ou moins profondes, surement une patte cassé et encore ... )
- Esprit du vent tu es là
( il observa dans l antre pour voir si Esprit du vent y était )

Danse le vent dans les feuilles, danse les vents dans le pelage des chats qui sont dehors alors que le soleil n’est pas encore levé.

Elle, elle était le sentier sinueux du vent, on ne la remarquait pas vraiment tandis qu’elle se déplaçait souplement, sans la moindre variation de cet air quand elle arrivait près d’un chat, si ce n’était qu’un tout petit mouvement. Elle, elle se mouvait gracieusement et pourtant tant effacée au travers des autres chats, avec ce pelage qui détonnait dans les tons chauds du paysage du premier cycle de la saison claire: un pelage de glace, un pelage fantomatique qui ne disait sans aucun doute rien de bien, un pelage qui n’avait pas la moindre impureté, qui donnait cette impression d’innocence et d’un être pur, un pelage mensonger parce que la guérisseuse du Clan de l’Ombre - se voyait-elle seulement comme telle ? - n’avait rien de pure. Elle n’était qu’une tâche dans le tableau des chats se trépignant un peu partout pour aller patrouiller, pour aller chasser, pour aller exister. Elle n’était qu’une vulgaire tâche et elle n’en ressentait rien. Pas de tristesse. Pas de satisfaction. Non, pas le moindre sentiment ne s'imprimait dans le coeur de cette féline qui disparaissait dans les broussailles dans le territoire. Ce n’était rien de plus qu’une grande indifférence, une glace qui se répercutait tout autour d’elle et que rien ni personne ne pouvait percer en cet instant.

Le temps s’écoulait. Plusieurs lunes étaient passées maintenant et Esprit du Vent assumait toujours sans émotions son rôle de guérisseuse au sein d’un Clan qui ne représentait absolument rien à ses yeux. Plusieurs lunes étaient passées et cette femelle continuait d’alterner entre des phases où ses ressentiments la tourmentaient et des moments où rien ne venait l’atteindre parce qu’elle avait ce sentiment même de n’être que la spectatrice de sa vie, que tout ce qui se passait n’était qu’un automatisme donné par son cerveau sans qu’elle ne puisse agir d’une quelconque manière qui soit. Aujourd’hui, c’était dans cet état là qu’elle se situait. Le paysage qui défilait sous ses yeux n’avait rien d’étranger et pourtant, elle se sentait comme une imposteuse tant elle était indifférente à tout ce qui se passait, tant ses gestes n’étaient pas de sa propre volonté. Ici, là, dans les terres du Clan de l’Ombre, elle était à l'affût de remèdes pour pouvoir affronter le deuxième cycle de la saison claire ainsi que le tout premier cycle de la saison sombre, le cycle le plus meurtrier. Elle avait trouvé de l’herbe à chat, la meilleure des herbes, ainsi que des graines de pavot. Elle avait trouvé de l’écorce de tilleul aussi et bien d’autres plantes qui étaient dans un ballot fait un toile d’araignée et qu’elle gardait autour de son cou. C’était la meilleure façon de transporter plusieurs plants avec elle. Ce ballot contenait différentes sections pour ne pas que les herbes se touchent entre elles. Esprit du Vent ne l’aurait pas supporté. Elle jugeait que ça venait rendre l’efficacité des plantes moindre.

Elle finit par se diriger de nouveau vers le camp. Elle n’avait pas trouvé de nouvelles herbes, pas la moindre petite trace d’une herbe qu’elle n’aurait pas essayé dans un mélange pour faire revivre les morts, comme sa mère, Feuille du Matin - l’ancienne guérisseuse du Clan de l’Ombre, chose dont nul n’en avait idée. Parce que ce n’était pas ce que l’on annonçait aux autres. Parce que ce secret se gardait toujours bien au chaud. Parce qu’on ne l’acceptait pas. Parce que c’était un moment de l’histoire de la guérisseuse qui avait été tenu sous le plus grand des silences par la mère et par celle qui avait prétendue être la mère. Parce que la guérisseuse actuelle ne voyait pas l’intérêt d’en parler alors qu’elle l’avait appris que plus tard dans sa vie, à la mort de sa mère tout simplement. Ainsi, pour tout le monde, Esprit du Vent restait la digne fille de Ciel Clair, une guerrière aguerrie, une vétérante qui était respectée. C’était sans aucun doute bien mieux ainsi. Elle s’arrêta et reprit son chemin jusqu’à sa tanière. Dans celle-ci, la féline fantomatique, si svelte, si mince, presque trop mince, se mit à tout trier à la perfection afin que rien ne soit en désordre. Elle tendit les oreilles quand elle entendit un léger bruit à l’entrée de son gîte. Elle s’étira et se dirigea vers le bruit. Elle entendit alors une voix, celle d’un guerrier et en l’apercevant elle identifia Pelage Apocalyptique. Sa queue fouetta le sol et elle planta son regard de cendre dans celui rouge du guerrier sans le moindre frisson, toujours aussi impartiale et froide.

« Où voudrais-tu que je sois ? Qu’est-ce que tu t’es fait encore ? »


Ah les guerriers… ça fait les durs, mais dès qu’il y a des blessures, ça accourt pour se faire soigner. Elle prend en venant des toiles d’araignée et autres petits plants et les place devant elle.

Où voudrais-tu que je sois ? Qu’est-ce que tu t’es fait encore ?

Le guerrier gronda car il n apprécia pas le ton de la guérisseuse. A vrai dire il n apprécier pas qu'on lui donne des ordres ou quand lui disait quelque chose de méprisant surtout ces temps si il était toujours de mauvaise humeur, ne sachant pas pourquoi il était dans cet état mais il ne voulait pas se prendre la tête avec ça. Mais bon, il s'en fout un peu aussi mais pas trop quand sa compagne lui reproche d être trop agressif par moment. Il lui répondit avec un ton égale a celui qu'elle avait utiliser.
- Tu aurais put être a chercher des herbes ou t occuper d un blessé. je ne connait pas ton emploi du temps
Le guerrier regarda ailleurs et soupira
"pensées: Déjà que je n aime pas venir ici alors si en plus je dois faire le gentil c est pas la peine mais bon "
- Hey oh c est la première fois que je viens te déranger dans ton antre! Je ne suis pas comme eux qui dès qu'ils ont une même griffure et qu'ils viennent te solliciter de peur qu'ils en meurent. Ne me compare pas comme les autres guerriers du clan qui sont en sucre. Alors le encore est mal placé !
Il gronda en colère, encore un saut d'humeur présume-t-il.
" pensées: Je ne viens pas de mon plait gré alors si tu pouvais eviter de me faire regretter d'avoir céder de venir te voir "
Pelage Apocalyptique commença a lécher ses blessures qui n’arrêtaient pas saigner de plus il devait éviter de s énerver car certaines cotes lui faisait mal ainsi que certains muscles qui le décrocha des grimaces de temps a autre
- si tu veux pas t'occuper de moi je peux très bien m en aller et te laisser trier tes plantes.
" pensées: comme ça on pourra pas dire que j y serai pas aller et on me laissera tranquille "

Esprit du Vent regardait le guerrier. Sa seule motivation pour être devenue guérisseuse était de pouvoir avoir accès aux plantes qui lui offraient la possibilité d'atteindre son but : faire revivre les morts. Ou plutôt tenter de trouver le remède qui lui permettrait de faire revivre les morts. Parce qu'elle n'avait toujours rien trouvé qui lui donnait le résultat espéré. Elle le savait : elle faisait ses tests sur Feuille du Matin quand la nuit tombait et qu'elle finissait par s'endormir. Sans même savoir comment tout cela était possible. Elle ne cherchait pas non plus à tout comprendre, tout ce qu'elle désirait, c'était de trouver le moyen de faire battre à nouveau le coeur de ceux qui avaient vu leur dernier souffle s'échapper et mourir sur leurs babines, en faisant ainsi cesser la circulation du sang dans toutes leurs veines. C'était la seule motivation qui l'avait poussé à endosser un tel rôle, sans considérer le fait qu'elle ne voyait pas une seule raison valable dans toutes les batailles que se livraient constamment les guerriers. Après tout, comment pouvoir trouver des motivations dans ce qu’elle jugeait comme totalement futile ? Les territoires, on s’en fichait totalement, parce qu’avec ou sans territoire, la solidarité n’existait pas vraiment, c’était toujours que pour soi.

Quoi qu’il en soit, soigner les guerriers n’avait jamais été quelque chose qui lui tentait, qui lui disait quelque chose qui vaille, bien au contraire. Surtout lorsqu’on venait à considérer le fait qu’Esprit du Vent avait une opinion très dépréciative sur l’ensemble des guerriers du Clan de l’Ombre - et de tous les autres Clans. Les guerriers faisaient toujours comme s’ils étaient durs et froids, totalement insensibles et impossible à atteindre, mais dès que ça parvenait à se planter une aiguille de sapin dans le coussinet, ça se précipitait dans sa tanière comme si ce n’était pas capable de supporter la moindre petite blessure. Après les batailles, elle voyait son gîte être totalement envahi par tous ces guerriers un peu trop contradictoires et énervants, même si parfois, elle les voyait seulement comme déprimants et totalement désespérants, parce qu’elle ne parvenait pas à être autrement que blasée : les émotions lui échappant totalement. Tout comme actuellement, elle ne ressentait pas la moindre émotion parce que tout semblait n’être rien d’autre qu’une vie irréelle, que des automatismes. C’était comme si elle observait la vie d’une étrangère en étant dans le corps de celle-ci. C’était toujours autant perturbant malgré le temps.

Le guerrier gronda. Le regard de glace de la guérisseuse était toujours posé sur ce félin qui était venu la déranger dans sa journée qui n’avait toujours pas le moindre sens. Elle se demandait seulement si son grondement avait un autre but que de montrer un mécontentement parce que beaucoup de guerriers se décidaient de gronder quand ils cherchaient à faire peur. Si c’était le but de Pelage Apocalyptique, il devrait se décourager rapidement. Esprit du Vent n’était pas le type de femelle à avoir peur face à un mâle qui pouvait être imposant. La peur ne faisait pas trembler l’esprit de la féline, pas du tout. Elle inclina la tête sans le lâcher du regard, sans la moindre expression sur son visage. Comme toujours après tout. N’importe qui pouvait parfaitement bien espérer apercevoir sur les traits du visage de ce fantôme errant, mais tout cela ne restait que des espoirs vains parce que ça n’arrivait jamais et que ce n’était sans doute jamais prêt d’arriver. Toutes les émotions qui pouvaient venir la tourmenter quand elle était en état de les ressentir demeuraient enfermées dans son coeur sans transparaître. Elle était ainsi, Esprit du Vent. On ne pouvait pas la changer, après tout. Et personne n’aurait jamais l’idée d’essayer.

Elle écouta les dires de ce guerrier sans sourciller et en redressant sa tête. Bien sûr, elle aurait pu faire autre chose. Elle avait tout de même le droit de lui demander où il voulait qu’elle soit parce qu’il suffisait de sentir son gîte pour voir si un chat y était. Sauf qu’il n’avait visiblement pas esquissé ce geste trop facile. Le soupir qu’elle parvint à entendre de la part de Pelage Apocalyptique ne parvint pas à la faire ressentir quoi que ce soit. Elle n’était même pas désolée. Non, absolument pas. Esprit du Vent se contentait toujours de le regarder et de le laisser parler. Les blessures du guerrier continuaient de saigner et elle soupira à son tour. D’un signe de queue, elle lui fit signe de ne pas bouger et elle s’enfonça de nouveau dans sa tanière pour aller chercher d’autres cataplasmes. Il devait sans doute avoir des côtes fêlées ainsi qu’une patte foulée ou cassée. Elle revint avec plusieurs herbes et écorces ainsi qu’une toute petite branche.

« Si je ne te soigne pas, je serais accusée de laisser les guerriers mourir et je risque le bannissement. C’est drôle, mais ça ne me tente pas. Ensuite, prochaine fois que tu veux savoir si je suis là ou pas, tu as un museau que je sache ! Utilise-le. Ce sera plus rapide. »

Elle se mit à la tâche, mâchant certaines herbes pour les appliquer ensuite au niveau des côtés, sachant que la peau l’absorberait pour atteindre les os et améliorer leur guérison. Elle s’attaqua ensuite aux blessures qui saignaient, les nettoyant avant d’appliquer doucement la toile d’araignée pour ne pas que Pelage Apocalyptique ne se vide de son sang. Ce serait triste. Et l’odeur de la mort ne les entourait pas : il n’était pas condamné à rejoindre les esprits, elle le savait. Quand les toiles d’araignées furent placées, Esprit du Vent termina par la patte, l’entourant d’un cataplasme pour éviter les infections et pour apaiser les articulations, elle l’entoura également d’écorce de saule et de petits bouts de bois.

« Aussi, sache que ta colère ne m’impressionne pas. Gronde-moi dessus autant que tu veux. Tu vas devoir rester tranquille pour aujourd’hui sinon mes soins auront été inutiles. Vas-y doucement aussi dans les prochains jours pour ne pas réouvrir tes blessures. Tes côtes me semblent fêlées. Si tu les brises, je ne pourrais rien faire. Ta patte, je la pense brisée. Alors laisse tes os se resouder avant de trop en demander à ta patte. Par ailleurs, tu vas devoir rester allongé ici au moins quelques heures et tu es interdit de batailles pendant au moins une lune. Suis-je claire ? »

Petite pause.

« Si tu as mal, j’ai des graines de pavot. »

Il continuait de grogner en lui répondait. Il désirait quoi ? Qu'elle lui fasse un traitement de faveur ? Elle n'avait strictement rien à faire des grognements de ce guerrier qui n'était pas satisfait de l'attitude et du comportement de la guérisseuse. S'il n'était pas content, il n'aurait qu'à attendre que ce soit sa novice la prochaine fois qu'il aurait besoin de soin, comme ça il n'aurait pas à faire affaire avec elle. Parce qu'elle, elle ne changerait pas pour les yeux de ce guerrier. Elle ne ferait jamais rien pour les autres. Peut-être qu'elle avait été prête à faire certaines choses pour Lointains Esprits, mais ce n'était pas pareil... non, définitivement pas et maintenant, de toute façon, elle ne changerait même pas pour ce guerrier qui l'avait trahie et détruite.

Elle observait maintenant Pelage Apocalyptique qui grognait encore une fois après la longue tirade d'Esprit du Vent. En outre, elle pouvait parfaitement remarquer le pelage de ce guerrier qui était venu s'hérisser. Encore et toujours, la guérisseuse restait complètement stoïque face à cette réaction de ce félin qu'elle ne connaissait pas, que de nom, et qu'elle ne désirait au final même pas connaître. Elle ne voulait pas connaître les autres. La seule chose qu'elle désirait faire, elle, c'était de trouver comment faire vivre les morts, les faire revivre. Trouver ce remède. Elle ferait tout pour trouver le mélange parfait qui lui permettrait de faire revenir ceux qui étaient morts à la vie. Mais c'était la seule chose qui importait la féline qui donnait parfois l'impression d'être elle-même un fantôme, tout particulièrement lorsqu'elle était déconnectée de tous ses sentiments, comme en cet instant. 

Elle l'écoutait avec des flammèches dans les yeux et quand elle le vit se diriger vers la sortie, elle se précipita pour lui couper la route. Il était hors de question qu'elle le laisse retourner dehors alors qu'elle venait de se faire soigner. Elle détestait travailler pour rien.

« Depuis quand on vient se faire soigner quand on est pas prêt à écouter les indications du guérisseur ? Tu restes dans ma tanière au moins une heure. Je refuse de voir mes soins totalement gâchés par l'obstination ridicule et pathétique d'un guerrier qui n'est pas capable d'accepter de devoir rester immobile pour guérir. »