Prendre la fuite n'est pas lâche, c'est un choix. [Libre, Griffe d'Argent, Coeur de Foudre et Balty]

Il fait nuit noire, une lune ronde et blanche, brillante comme à son habitude peut être aperçue. Les étoiles s'illuminent de milles feux, comme si elles approuvent ce qu'il va se passer, et la Toison Argentée est donc bien visible. Tu observes l'espace, et toutes ces choses qu'il y a dans le ciel, pendant une période nocturne, à travers une légère fente vers la sortie. Ta mère dort à plusieurs longueurs de queues de toi, comme elle te l'avait prévenu. Tu es un peu déçu, même beaucoup à vrai dire. Tu n'as plus sa chaleur et son odeur près de toi, tu as juste un nid sec et inconfortable pour te tenir compagnie. Les larmes aux yeux, tu songes. Depuis que Griffe d'Argent t'avait déclaré que ton père était mort, tu ne cessais de penser à lui. Tu te demandais à quoi il ressemblait, est-ce qu'il aurait été attentionné avec toi, si il n'était pas décédé, et est-ce que ta mère, dans ce cas là, t'aurait aimé ? Ce sont de bien bonnes questions qui trottent et ne cessent de tourner dans ta tête. Et, à ton plus grand malheur, tu n'as aucune réponse ... Tu renifles silencieusement afin de ne pas réveiller ton entourage, puis, hésites à faire quelque chose. Personne ne t'aime, à part cette novice, Nuage Solaire, qui se passerait quand même bien de toi. Et si tu partais loin, loin de ce clan et de cette vie ? Que tu t'enfuiais, plus loin qu'aucun chat n'avait jamais été ? Sanglotant, tu te décides à accomplir cet acte. Une bouffée de courage te monte à la gorge, et tu te mets sur tes pattes, tremblant. Tu poses un de tes membres antérieurs sur le sol, puis un autre, jusqu'à arriver au trou, que tu as découvert une lune plus tôt. Tu te glisses à l'intérieur, puis réapparaîs de l'autre côté, comme par magie. Tu avances, et poursuit ton chemin dans la lande, plus solitaire que jamais. Tu marches, tu ne sais pas combien de temps, mais, à un moment, épuisé, tu t'affales sur le sol et déçide de dormir un peu. Tu t'assoupis jusqu'au matin, au lever du soleil. A ton réveil, tu étires doucement tes muscles et baille comme jamais, à t'en décrocher la mâchoire. Puis ton regard se pose sur le soleil. Tu l'observes monter au ciel, doucement, et te décides à continuer ta route. Tes pattes te font mal, surtout tes coussinets qui sont craquelés, et assez horribles à voir, mais, courageux, tu ne te laisses pas abattre, et tu continue à vagabonder. A petits pas de chatons, tu ne marches pas loin, et arrive à peine jusqu'au milieu du territoire, en plein dans la lande. Tu as envie de craquer et de pleurer jusqu'à avertir tout le monde, de sangloter ta rage et ta peine encore et encore, malheureusement, tes petits yeux rouges et bouffis de chaton ont beaucoup trop versé de pleurs, et ils te piquent fortement, te font mal désormais. La gorge sèche de ne pas avoir bu, tu avales difficilement ta salive, et déglutis de plus en plus, déshydraté. Puis tu aperçois un point d'eau, et te précipites dessus, toutes griffes dehors. Tu bois jusqu'à étancher complément ta soif, puis reprend ta route, heureux. Tu n'as par contre pas à manger, mais cela doit être facile de chasser, tu te débrouillera comme tu le pourras, tout ce qui compte, c'est que tu sois sur ton territoire, sans gêneurs pour te retenir. Hors du camp, tu ressens toute cette liberté, toute cette délivrance de cette prison qu'est la pouponnière. D'un coup tu piles net, en pensant à quelque chose. Tu t'en veux quand même d'avoir laissé ton clan seul, sans ta présence. Mais après tout, tu n'es qu'un ... Fugitif.