Journées trop longues d'une vie trop courte. [ft. Blessure du Temps]

Journées trop longues d'une vie trop courte.

ft. Blessure du Temps

Je demeurais là, dans l’obscurité la plus totale, dans la plus grande des noirceurs. Les arbres, légèrement penchés, semblaient me regarder, m’observer. La terreur s’était installée dans mon regard, dans mon âme, depuis le jour où j’étais arrivée ici, et elle n’avait cessé de grandir depuis. Depuis la nuit des temps, depuis toujours, ce Clan restait dans l’ombre, toujours plus sadique et meurtrier. Cela faisait un moment que j’en faisais partie, mais je ne m’y sentais toujours pas à ma place. Je regardais les ombres qui bougeaient sans cesse, restant bien à l’écart, craignant les représailles d’un membre un peu trop singulier. Avais-je raison d’avoir peur, ici ? Si j’étais ici, devais-je me comporter comme eux ? Devais-je recommencer à tuer ? Peut-être, qui sait… Peut-être retrouverais-je ainsi enfin l’amour d’Augure Mystérieux.

Je ne connaissais pas tout le monde ici, seulement quelques membres, et c’était peut-être mieux ainsi. Ils ne m’aimaient pas. Je le sentais. Et je le sentais très bien, même, j’avais toujours eu ce contact avec la nature et les sentiments qui planaient au-dessus de moi. Mais je restais là, toujours et encore. Espérant. Espérant quoi ? Que la Forêt Sombre se purifie et devienne Clan des Étoiles ? Peut-être. C’était naïf, mais possible, non ? Il fallait juste y croire, au fond. Peut-être, un jour, je réussirai. Peut-être. Pour le moment, il fallait que je fasse genre, que je tente de m’adapter. Si je ne m’adaptais pas ici, j’allais mordre la poussière, et littéralement.

M’adapter, parce que sinon, je ne sortirais pas d’ici vivante. Expression tellement erronée, comme j’étais déjà morte et enterrée, mais bon, laissez-moi, laissez-moi rêver, c’est tout ce qu’il me reste. Dans cet endroit où je ne peux être moi, où le sang prédomine, laissez-moi au moins rêver. Ça n’a jamais fait de mal à personne, rêver, non ? Je regarde le ciel, mon ciel, celui où je devrais me trouver en ce moment, me demandant mon avenir si je n’avais pas dérapé dans ce monde de folie qu’était l’amour.