que fait tu ici?(pv balty)

"Petit Torrent. Arrête tout de suite ces âneries, c'est puéril. Essaye au moins de te comporter comme un grand chaton."

Ce sont les phrases que t'as sorti ta mère lorsque tu lui as demandé, une nouvelle fois, si tu pouvais sortir du camp, de ton air grognon de toujours. Tu te poses souvent des questions ... Est ce qu'elle t'aime vraiment pour te renier ainsi ? Tu n'en sais rien, tout ce que tu veux, c'est obtenir son attention, elle ne s'intéresse que très peu à toi, et ça t'agaçes. Tu sautes partout, et tapes nerveusement ta patte contre une des parois de la pouponnière. 

"Mets fin à ton petit jeu tout de suite. Si tu ne cherches qu'à faire le pitre, tu vas t'attirer des ennuis bêtement. Maintenant laisse moi tranquille et dort."

Les larmes te montent aux yeux lorsque tu as ouïe de son ton sec et dur. Tu secoues la tête, et scrutes le trou par lequel tu mènes tes escapades. Et si tu ... Fichais le camp en vitesse ? Enjoué, tu te faufiles dans le trou sans bruit, et avec précautions, avant de t'engouffrer dans le froid de l'extérieur. Tu te lèches un coussinet, puis le poses sur le sol gelé. Tu pousses un ronron de bonheur lorsque tu inspires l'odeur enivrante de la liberté et de la lande ... Une faible odeur te chatouille les narines, mais tu n'y prends pas attention, et préfères continuer ta route, pour retrouver ton endroit préféré, là où tu te recueilles lorsque tu te sens mal. Discret et rapide comme une ombre, tu te glisses à travers le paysage, pour retrouver ta petite prairie parsemée de poudreuse entrain de fondre, d'ailleurs. Tu soupires, c'était si bien de pouvoir plonger dans cette substance glaciale, jusqu'à en devenir un glaçon. Tu te renfrognes, et te mets assis sur la neige, la queue battant l'air. Tu décèles une légère présence près de toi, mais sans plus. Jusqu'à qu'un lourd félin te saute dessus. Tu te fais plaquer au sol, et tu pousses un feulement surpris et frustré : 

"Hé ! Qu'est ce que tu fiches à m'écraser ? Laisse moi tranquille."

Tu te dégages avec peine d'une chatte fine et rousse, aux yeux marrons, presque verts. Tu te mets debout et ébouriffes ton pelage en bataille encore plus. Tu la toises de ta petite taille, avant de te reprendre, contient que tu n'es pas impressionnant. C'est une novice de ton clan, Nuage Solaire si tu ne te trompes pas. Tu sais que tu n'as pas le droit se sortir du camp, mais tu t'en contrefiche. Tu en as marre de devoir respecter ces satanées règles ! Tu te retournes avant de renifler méfiant, puis de t'asseoir impatiemment. On était obligé de te gêner tout le temps ? C'était un devoir, ou juste une envie soudaine de troubler quelqu'un en pleine réflexion, et surtout qui a envie de s'isoler ? Tes oreilles cinglent l'air et tu craches insolemment près de la jeune chatte.

Un ronron quelque peu apaisant monte à la gorge de la jeune chatte, qui te scrutes doucement, avant de te miauler :

"Je sait que c'est agaçant lorsqu'on a pas six lunes tout les guerriers passe par la même Etoile de Rose. Le code du guerrier sert a protéger même s'il provoque parfois la guerre entre nos clans pour des disputes minables de frontière."

Tu écoutes ses paroles, qui coulent en toi comme des vagues dans un torrent. Mais tu t'en fiches au fond, de ce code du guerrier insignifiant à ton égard. Tu fixes tes pattes, songeur. Tu es bien ici, ta mère n'est pas là pour te réprimander, tu peux respirer l'air frais de la liberté. Tu n'en as pas l'air, mais tu es un chaton à problèmes. Tu renifles, méfiant, avant de te radoucir aux paroles de Nuage Solaire :

"C'est difficile surtout quand on est seul."

Je suis tout le temps seul ! Tu avais envie de lui hurler ça, mais tu te retiens, et remarques l'oeillade compatissante que te lances la novice. Celle-ci se met assise, et enroule sa queue autour de ses pattes duveteuses. Une réplique cinglante t'échappe :

"Si je ne respecte pas ce code si précieux, c'est peut-être parce que je m'ennuie, si vous avez pas remarqué. Ah nan, désolé, vous êtes trop occupés."

Tes yeux bleus froids foudroient le monde entier d'une colère étrangement sourde. Oui, tu en veux au monde, de t'avoir donner une mère aussi injuste avec toi. Tout ce que tu veux, c'est qu'on te remarque, or, ce n'est jamais arrivé. Tu grognes, et plantes tes petites griffes dans le sol meuble. Tu as envie de fuir, sans jamais te retourner, de partir, sans jamais retrouver les chats de ton Clan. Une saute d'humeur, rien de plus. Tu bouges lentement, avant de te remettre sur tes pattes, nerveux. Tu te déplaces autour de Nuage Solaire, esquissant ronds après ronds. Tes petits coussinets martèlent le sol, tu caches ton visage pour qu'on ne s'aperçoive pas de ton humeur, tu n'arrives pas à être impassible. Toujours en mouvement, ton grognement se fait de plus en plus faible, jusqu'à s'atténuer complètement. Tu t'arrêtes et miaules :

"On ne remarquerait même pas que je suis parti, si j'me tirais d'ici."

Tu observes tes petites pattes rondes, en lève une, et lui lèche doucement la fourrure. Puis tu la déposes et fait de même pour la deuxième, avant de reprendre ta boucle démoniaque autour de Nuage Solaire. Tes muscles sont tendus à craquer, comme tes mâchoires crispées. D'innombrables questions se bousculent dans ta tête, mais tu ne peux même pas les percevoir correctement tellement tu es troublé. Le museau bas, et vaguement gelé, tu continues à tourner, encore et encore, comme une machine programmée, diraient les Bipèdes. Tu es obligé de faire le pitre pour que l'on te remarque, mais n'existe-t-il pas une autre solution ? A ta connaissance non, et ça t'attriste au plus haut point. Ta queue fouette l'air violemment, et un nouveau grondement de mécontentement te monte à la gorge. Tu ne prends même pas la peine de scruter la jeune novice du regard. Intérieurement, tu te sens comme seul ...

Tu te renfrognes, et grommelles. Tu aurais presque envie de pleurer tant tu en veux au monde entier, sans exceptions. Tu dois rester enfermé dans cette pouponnière, et puis quoi encore ! Tu es un chaton atteint d'hyperactivité, tu as besoin de liberté, d'espace et d'attention, c'est comme ça. Tu renifles d'une once de mépris, et mets fin à ta course folle autour de Nuage Solaire. Celle-ci te miaule, de ce qui ressemblerait presque à un calme maladroit :

" Si je l'avait remarqué et je sais ce que ça fait tous les chatons rêve de devenir apprentis un jour,tu doit être patient. "

Je ne suis pas pareil ! Tu as envie de lui feuler au museau, outré, mais tu te retiens. Tu plonges ton regard troublé dans le sien, et le détournes, comme mécontent de ton acte. Tu lâches un petit soupir insolent qui ferait rugir plus d'un guerrier, tellement tu as l'habitude de faire ça. Nuage Solaire se plante devant toi, et, sévère, te toise de toute sa hauteur, avant de feuler, quelque peu calmement :

" Tu en fait un peu trop tu ne croit pas ? Je suis passé par là moi aussi ... "

Tu secoues la tête, nan, tu n'en fais pas trop, et tu le sais. Tu dresses les oreilles lorsqu'elle s'approche de toi, et esquisse un mouvement de recul, effrayé. Elle te lèche doucement l'oreille, et tu te sens percuté de plein fouet. Éberlué, tu ne fais pas le moindre mouvement. Personne ne t'avais jamais fait ça, ni ta mère, ni ... Personne. Tu a l'impression de découvrir quelque chose. La faute à ta mère si tu ne savais pas que ça faisait autant de bien, elle ne t'a jamais aimé, jamais montré un peu d'affection. Tu émets un petit ronron, ému, malgré toi, et te recroqueville sur le sol. Tu deviens de moins en moins nerveux, et te calmes peu à peu, attendri par les coups de langue rapeux et réguliers de la jeune femelle. Tu miaules, tout tremblant :

" Je n'en fais pas trop. J'ai besoin qu'on s'intéresse à moi. Que quelqu'un s'intéresse à moi. Les autres chatons s'en contrefiche, ils ont toute l'affection qu'ils veulent, et moi j'en ai pas. "

Tu te détaches de la novice, et aussitôt, ta colère te submerge. Tu éclates en pleurs mouillés et salés. Les yeux brûlants de rage, le coeur battant de malaise, tu te lèves brusquement et crie d'une voix suraigüe :

" Je n'en ai pas de cet amour maternel et paternel dont tout le monde parle ! "

Tu rentres dans une crise, quelque peu hystérique. Des larmes de rage et de peine coulent sur tes joues, laissant apercevoir un visage brisé sous des sanglots innombrables. Tu es donc pris de petites convulsions, normal quand tu pleures. Secoué, tu ne cesses de sanglots ta rage, encore et encore, à n'en plus finir. Tu ferais presque ... Pitié.

La novice vient à tes côtés, et tentes de te consoler, sauf qu'aucune chose ne pourrait remplacer ce creux, ce gouffre si noir et profond dans ta poitrine ... Elle te miaules calmement, d'un ton quel veut attendrissant :

"Ma mère ma élevée mais je m'a jamais comprise j'était impuissante quand a mon père il ne c'est pas occupée de moi il me considère comme un chat de son clan et non comme sa fille je n'éprouve plus la moindre compassion pour lui.J'étais faible n'arrivant même pas a attraper une boule de mousse,j'avait peur de la mort donc j'ai tous fait pour l'éviter.Je combat sans relache pour le clan."

Tu la foudroies du regard et retient un feulement rageur et capricieux. Tu renifles, et essuie du bout de ta patte les larmes de peine qui continuent de couler, et qui te paraissent ne jamais vouloir s'arrêter. De longs frissons malheureux te parcourent l'échine, aggravant encore et encore ta tristesse, plus tu songes à ça, plus ça te fait replonger et être mal ... Tu es toujours parcouru de sanglots mouillés et salés, et tu es pris de soubresauts réguliers, avec une cadence particulière pourtant. Entre deux larmes, tu aperçois Nuage Solaire trembler, puis se reprendre et te miauler doucement :

"Si tu veux moi je serais là pour toi."

Les yeux dans le vague, tu ne comprends premièrement pas le sens, vu que tu es carrément paumé dans tes pensées sombres et déprimées. Puis après quelques minutes de réflexion, tu comprends enfin ce qu'elle veut te dire nettement. Elle t'a promis d'être toujours la pour toi. La première promesse de quelqu'un envers toi ... Tu émets un faible ronron heureux, et murmure d'un ton éraillé par tes pleurs :

"Je ... Là pour ... Moi ?"

Tu ouvres de grands yeux ronds interrogateurs, et ébahis. C'est la première fois que l'on te dit ça, la première et seule fois que l'on te rassure au lieu de te réprimander, qu'on cherche à t'aider, à te soutenir, à te montrer de l'affection. C'est trop pour toi, trop d'un coup à digérer. Mais, après une grande inspiration, tu te sens prêt à affronter tout ça. Tu hoquètes, encore surpris et choqué de la promesse de Nuage Solaire :

"Tu es ... sûre ? Je ne suis ... qu'un chaton à-à problèmes après tout ... Pourquoi tu veux tant m'aider ?"

Tu renifles de nouveau pour refouler des larmes rageuses qui tentent de s'échapper de ton globe oculaire, puis, secoues la tête afin d'enlever l'eau qui s'est accumulée sur ta fourrure à force de sangloter et de te plaindre. Te plaindre, encore et encore, c'est tout ce que tu sais faire ? Te feulerait ta mère avec dégoût. Tu savais clairement que tu n'aurais réponse à ça, trop honteux pour dire quoi que ce soit.  Ta respiration saccadée s'accélère de nouveau, sifflante et stridante, ne s'atténuant toujours pas. Ton souffle chaud qui arrive assez vite dans l'air glacial fait de petits nuages blancs. Tes yeux sont rivés sur tes pattes, et tu grattes le sol de celles-ci nerveusement, ne pouvant pas t'empêcher de faire ce mouvement qui t'est familier désormais ...