Tu ne comprends donc pas que je ne peux pas parler ? || ft Balty

Les doux et chauds rayons du soleil viennent brûler ta fourrure, dirigeant leurs faisceaux lumineux sur ton pelage immaculé. Tu frissonnes et ronronnes en les sentant te réchauffer le corps de fond en comble. Tu ouvre tes yeux ronds de chatons, et offre leur lueur bleuté au monde qui s'ouvre devant toi. Tu te trouves aux côtés de ta mère, possédant une chaleureuse source de réchaud qui émane de son corps, et qui vient tout droit vers toi pour apaiser tes maux. Tu sens la présence de Petit Crocodile à tes côtés, et tu grommelle de dégoût. Au fond, c'est ton ami, et il est sympa, mais il est très étrange. Il ne parle pas. Lorsque tu lui poses des questions, il ne te répond pas et ça t'agaçes au plus haut point. Le menton sur tes petites pattes, tu songes à ce que tu vas faire aujourd'hui. Tu penses à retenter ton escapade nocturne d'hier, mais en mettant au point un plan plus sophistiqué pour ne pas te faire attraper. C'est un jeu pour toi, mais ça n'a pas l'air drôle pour les autres, ce que tu ne comprends absolument pas. C'est rigolo de découvrir ton territoire ! Les guerriers sont mécontents de te trouver en dehors de la pouponnière par contre.  Tu étouffes un long baillement lourd de sommeil, dévoilant tes petits crocs pointus à ton entourage. Petit Crocodile te donne un léger coup de patte dans les côtes, en grognant, puis te fait rouler sur le côté, ce qui t'arrache un cri de surprise. Tu soupire d'exaspération, et lui miaule :

"Qu'est ce qu'il y a Petit Crocodile ? Ca te dirait de sortir du camp avec moi ?"

Tu te poses quand même une question essentielle. Pourquoi n'émet-il pas le moindre bruit ? Tu ouvres de grands yeux en attendant que ton camarade daigne te répondre d'un signe de tête, pour acquiesquer ou bien pour refuser ta proposition. Tu as des plans dans ta tête pour fuir, mais tu les partagera après que Petit Crocodile t'ai dit son avis. Tu lui désignes quand même le trou au niveau des branchages de la pouponnière, où vous pouvez vous glisser aisément afin de sortir du camp et de vous engouffrer à l'extérieur. Tu as tellement envie de retourner voir le paysage de la lande et de respirer son air pur et frais ... Tu en trembles d'impatience. En attendant, tu sautes sur place, et fais les cents pas dans l'étroite tanière. En mouvement constant, ton côté hyperactif reprend le dessus, et tu prends en chasse une brindille coincée dans ton nid. Tu ne peux t'empêcher d'esquisser un mouvement, n'importe lequel qu'il soit. Tu jettes un regard furtif aux alentours de l'endroit où tu loges, mais ne t'attarde pas plus sur la structure. Tu plonges ton regard dans celui de Petit Crocodile, afin de déceler si celui-ci a quelque chose d'autre d'étrange en lui, mais, comme tu n'es pas devin, tu ne trouves pas ce qui cloche en lui. Enfin, tu finis ta "crise", et te remets tranquillement assis, bien que surexcité par ta future escapade. Tu comptes bien la réussir cette fois !

Petit Crocodile, soulagé de te voir réveillé, se mets alors sur ses pattes et te tournes autour, avant acquiesquer d'un signe de tête, qui te signales qu'il veut bien venir avec toi à l'extérieur.  Tu pousses un ronron satisfait et jovial, avant d'incliner la tête d'un air interrogateur. Ton ami tente de te miauler quelque chose, mais rien ne sort de sa gueule. Tu songes un instant, avant de lui dire d'un ton enjoué :

"Je vais te montrer mon endroit préféré : La Lande !"

Tu lui fais signe de te suivre, puis vous vous faufilez dans le trou que tu prends soin de cacher aux yeux de ta mère. Une fois dehors, l'air frais et pur de cette matinée emplit tes poumons jusqu'à les faire craquer, et une vague de froid te submerge. Tu étires lentement tes muscles, et recommence à fureter de partout, tout heureux de sortir. Tu prends une grande inspiration, avant de tenter d'être calme et posé. Tu clames :

"Suis moi, et surtout, n'essaye pas de partir ailleurs seul. Tu vas voir, c'est un endroit génial !"

Tu le pousses du bout de ta truffe gelée, et marche à grands pas vers l'endroit que tu veux montrer à ton camarade. Arrivé à proximité, tu stop net ta course, et tapote nerveusement du bout de la patte un tas d'herbe. Tu hésites, puis lui miaules :

"Voilà le plan. D'après mes nombreuses expériences, une patrouille part vers la lande le matin. On aura le temps de découvrir une partie de notre territoire avant qu'ils ne nous retrouvent. Tu te rends compte, on va être comme de vrais guerriers !"

Tu lui souris, farceur, puis lui désigne le chemin à prendre. Vous vous avancez prudemment à travers votre territoire, et tu vois enfin votre futur terrain de jeu. Tout excité, tu gambades dans la lande, Petit Crocodile à ta suite, suit ton allure rapide, à grande peine. Puis vous débouchez sur un paysage époustouflant à vos yeux de chatons. Tu clignes des yeux et t'exclames :

"Waw ! Tu as vu ?"

Une grande étendue d'herbe sauvage s'étend devant toi, recouverte de neige, comme saupoudrée de cette matière que les Bipèdes nomment "sucre". Tu cours vers ça, et plonge la tête la première dans la neige. Tu pousses un ronron et t'exclames, tout content :

"Tu viens ?"