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« When angels fall with broken wings, I can't give up, I can't give in»

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Message par Mason Grey Ven 10 Fév 2017 - 21:37

Ton Personnage
Nom : Mason Grey


Autres Noms : May'


Âge : 30 ans


Sexe : Homme


Clan (ou autre) : Bipède


Rang : Adulte | sans métier officiel


Description physique du personnage : L'ange déchu n'en est pas moins un ange

Vole au vent, laisse-toi aller, tu n'es rien d'autre qu'un ange tombé du paradis dont l'accès t'a été interdit. Tes cheveux châtains presque blonds en témoignent. Coupés courts, mais pas trop non plus, souvent en batailles, l'ange y laisse sa trace, et si la lumière un jour a illuminé tes yeux, aujourd'hui on y trouve un abîme profond.

Là, dans les rues, on te voit marcher, parfois hésitant, parfois déterminé. Tes cheveux blonds, en bataille, avec leur couleur révélée par le soleil se dardant sur toi. Tu es grand, assez imposant, quelques regards se portent sur toi, mais la haine de tes yeux, quand ils se dardent sur les impertinents, les décourage bien rapidement. Tu es grand, mais mince, avec les muscles bien dessinés, mais ça, c'est ta physionomie, c'est de naissance, tu n'as jamais réellement eu d'efforts à faire pour cela.

Là, dans la ruelle sombre, tout change, ta démarche change, tu es dangereux, et on y voit là ta déchéance. Tu ne fais pas un bruit, pas de loups, pas de chats - d'ailleurs, tu les as toujours aimé, les chats. Ta minceur fait peur à voir, ton teint blafard rappelle celui d'un fantôme, ou encore celui d'un ange prêt à retourner dans le ciel - mais tu resteras sur terre, à mes côtés. Dans ton regard, l'émotion y est étrange. L'espoir désespéré. La colère paisible.

Et maintenant, là, chez toi, loin des regards indiscrets, on y voit. On y voit ta perte, quand l'aiguille transperce ta peau, ta veste enlevée, le chandail blanc tâché. Taché de rouge, taché de mort et de vie, de tout.  On y voit tes bras qui ne ressemblent plus à rien, entre les traces de piqûres et celles, plus insidieuses, de coupures, de brûlures. Ton regard se dilate et se voile et moi, je ne suis plus là, l'espace d'un instant, je disparais.

Car dans tes veines, la substance provoque ma perte.

» Toi, tu étais là, auprès de moi, fidèle ami, fidèle ennemi. Petit, si petit, comme un petit frère, tu n'as pas grandi en tant d'années. Toi, tu étais là, et si je ressemble à un ange, tu es la représentation parfaite du paradis trompeur, de l'éternité mortelle. Toujours prêt à me pousser à mes limites. Toi, tu ne ressembles pas plus à quelque chose que moi. Ton regard vert, et tes cheveux bruns, bruns pâles, quelques mèches foncés. Tu es petit, tu es mince, tu es toi.
Et au final, il paraît que tu n'existes pas.
(uc)


Caractère du personnage : L'ombre n'a de lumineux que son attrait, le paradis n'a d'attirant que son utopie

Je t'ai longuement observé. Tu n'as pas trop changé depuis le temps. Tu t'es toujours montré distant, un peu froid, assez solitaire. Tu n'as jamais su vraiment te lié avec les autres et aussi garder tes relations, tout est trop volage avec tout, mais c'est comme ça que t'es, faut s'y faire, s'y habituer. Tu n'aimes pas ce qui est fixe, ce qui est stable, tu n'aimes pas les routines, tu aimes le changement, et la seule chose qui ne change pas au final, c'est bien toi.

Tu n'es pas logique. C'est ce que je vois le plus chez toi. Tu n'aimes pas les endroits remplis de gens, mais tu peux vite te retrouver dans les boîtes de nuit. Tu n'aimes pas le désordre, mais ta maison est un chaos total. Aussi, tu es violent. Je pense qu'on peut le dire. Tu n'es pas mieux que l'amant de ta soeur, tu ne sais pas te contrôler et les coups partent souvent sans même que tu ne le veuilles. Je suppose que les substances ne doivent pas aider. Tu es aussi un peu excentrique, il t'arrive souvent de changer de sujet rapidement, sans que rien ne se suive entre les phrases. C'est assez amusant à entendre. Mais très compliqué à suivre.

Ton esprit part dans toutes les directions possibles et se fige sur des idées de conspirations improbables. Tu penses que certaines personnes peuvent lire tes pensées, qu'ils sont des agents de la CIA infiltrés en pleine France, comme ça, là pour te prendre, te surveiller. Tu en es persuadé. C'est pour ça que tu as surprotégé ton appartement, pour ne pas qu'ils t'attrapent. Comme s'ils existaient... quoique je ne devrais pas parler. Tu es passionné. C'est ce que j'ai remarqué. Quand tu aimes quelque chose, tu l'aimes à fond, pareil pour les personnes. Le dessin, par exemple, et tu es d'un type tout ou rien, c'est-à-dire que ce que tu fais, tu ne le fais pas ou tu le fais parfaitement bien.

Ton coeur est meurtri et tu te perçois comme un monstre. Tu te sens coupable de tout et pour toi, tout ce qui est arrivé à ta famille est de ta faute et uniquement la tienne. Peut-être n'as-tu pas tort. Néanmoins, tu es très doux quand il vient le temps d'aimer une personne et d'avoir des relations avec elle. Tu es la douceur incarnée qui contraste avec ta violence et ton comportement habituel.
D'ailleurs, tu peux te montrer totalement adorable. C'est un côté de toi étrange qui rappelle le petit enfant que tu as été un jour ; tu peux poser des questions qui sembleraient étranges et parler avec un entrain évident, parler beaucoup, et être joyeux. Comme un enfant, quoi.

C'est étrange et très complexe te décrire, tu es un peu difficile à cerner si ce n'est beaucoup. Parfois, quelque chose qui te met en colère à un moment te laissera totalement indifférent à l'autre. Pourtant, si j'avais un seul mot à donner pour te décrire, c'est détruit. Je te détruits et les souvenirs te détruisent. Tu peux ne pas manger pendant plusieurs jours, tu oublies même de manger. Tu penses ton temps à mal dormir, faire des cauchemars, et tu vois la vie en noire. Tu détestes ton mode de vie, mais tu ne te vois pas être autrement. Tu es étrange et contradictoire.

Même moi je ne te comprends pas. Tu n'es pas cruel, même si tu peux tuer, tu te laisses juste souvent trop entraîner par tes émotions. Même si parfois tu manques de regrets quand tu poses des gestes violents.

» Tu es la mort. Tu es celui qui m'entraîne dans toutes les merdes, tu es insensible, tu te moques des autres, tu es cruel et c'est tout ce que je vois en toi, pas de qualités. Tu es seulement sociable, plus que moi, mais à quoi ça sert quand tu n'existes que pour moi ? Tu es mon ennemi et mon ami à la fois. Tu provoques ma rage pour que je dérape.


Histoire du personnage :
|| DISCLAIMER / AVERTISSEMENT / WARNING : Ce personnage est sombre et son histoire l'est tout autant. Les sujets abordés peuvent touchés la sensibilité du lecteur. Alors si vous êtes sensibles, je vous conseille de vous abstenir de la lecture. ||

Lentement, entre dans la danse, car dans tes premières heures, le paradis t'était offert. Doucement, sombre dans la décadence, car dans la suite, on t'a présenté l'enfer.

« Il va survivre n'est-ce pas ?»

L'espoir.

« Je ne veux pas le perdre. » 

La tristesse.

Un enfant né prématurément. Des parents qui attendent la nouvelle, inquiets. Une famille. Une grande soeur de trois ans qui attendait à la maison. La mère qui ne pouvait s'empêcher de se flageller, se donner tous les tords. Elle avait bu, elle avait fumé. Avait-elle provoqué la naissance prématurée ? Les médecins lui disaient que ça pouvait jouer, mais qu'elle ne devait pas s'en vouloir, que leur petit vivrait. La soeur aurait un petit frère.

Le médecin arriva, quelques heures plus tard, le regard tiré, la nuit s'éternisait. Les parents sentaient l'inquiétude qui nouait leur ventre quand ils virent cet homme en blouse blanche arriver... Il les regarda et esquissa un tout petit sourire qui ne disait rien. Pas de bonnes nouvelles, pas de mauvaises. Le médecin leur annonça alors que l'état du petit était stabilisé et que durant les prochains jours, l'enfant devrait sans doute se développer et terminer de développer ses poumons pour respirer par lui-même, que son état n'était plus critique et que c'était certain qu'il survivrait. Quant aux séquelles, il ne devrait pas en avoir. Soulagement qui envahit le coeur des deux parents. Le bonheur se profilait à l'horizon, ils pouvaient espérer.

Au bout d'une semaine, on put retirer le bébé de l'incubateur et la mère eût enfin la chance de prendre son fils dans ses bras. On y voyait le bonheur qui irradiait non seulement de son regard, mais de son teint, de tout son corps tandis qu'elle fixait le petit être fragile et si minuscule dans ses bras. Elle le berçait en lui parlant tendrement, lui disant que sa grande soeur avait tellement hâte de le voir rentrer, mais ils ne voulaient pas l'amener à l'hôpital puisqu'ils jugeaient que ce n'était pas un lieu pour les petits. La mère parlait beaucoup et le père se contentait tout simplement de les observer. Il n'était pas le plus bavard.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Lorsque le petit qui avait été nommé Mason avait deux mois, il obtint finalement son congé de l'hôpital, les médecins s'accordant pour dire que l'enfant était finalement apte à vivre correctement sans une équipe médicale prête à intervenir à la moindre urgence. La mère était contente et lorsqu'elle rentra chez elle, elle fit la petite fille venir en courant, manquant de trébucher, voulant à tout pris voir son petit frère. Elle regarda sa mère en plein dans le blanc des yeux en lui promettant de l'aider à s'occuper du bébé, avec un sérieux tellement adorable que les parents ne purent s'empêcher de rire gentiment.

Ah les enfants !
►►►►►◄◄◄◄◄ 

Le bruit volait partout, les cris aussi. Les enfants couraient, n'écoutaient pas toujours les intervenantes, mais c'était ça, l'enfance. Quelques rares enfants étaient plus sages, dans un coin, à jouer à des casses-têtes, de ceux aux grosses pièces, avec quatre ou cinq morceaux seulement. Mason faisait partie de ceux qui restaient en retrait. Il ne comprenait pas pourquoi on devait parler avec les autres. Il n'avait, en effet, toujours pas dit de mots à trois ans et ses parents étaient inquiets. Alors qu'il s'amusait à colorier dans le petit cahier à coloriage que lui avait passé les intervenants, le petit aperçut du coin de l'oeil un autre petit qui ne faisait rien et se contentait de le fixer. Mason trouvait ça un peu effrayant et il frissonna, mais alors l'autre petit s'approcha de lui et lui sourit de toutes ses dents blanches.

« Salut ! Tu veux être mon ami ? »

Sans même savoir pourquoi, Mason trouvait alors cet enfant sympathique, et il avait le pressentiment de pouvoir lui faire confiance. C'était d'ailleurs le seul qui lui donnait envie de parler et de démarrer une discussion. Il lui sourit alors et délaissa son cahier de coloriage, le regard illuminé d'une étincelle nouvelle.

«Oui !
- Moi c'est Arie et toi ?
-Mason !»

Ainsi, doucement, entre ses quatre et cinq ans, il apprit à parler. Et ses discussions avec Arie s'éternisèrent. Pour le moment, il ne voyait Arie qu'à l'école.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Mason observait la main en sang de son camarade de classe qui hurlait au meurtre sans la moindre réaction. Il ne semblait pas désolé, ni même horrifié. Lui ne faisait qu'écouter le rire en cascade d'Arie à ses côtés. Le petit aux cheveux blonds avait toujours aimé le rire d'Arie qui lui semblait presque pur, sans même qu'il ne puisse se douter que ce rire serait le présage de sa déchéance. Il vit accourir des surveillants puisqu'ils étaient à l'extérieur, pendant les heures de pause et son regard brillait d'une joie étrange. Arie lui avait que ce serait amusant ! Et il avait raison ! Toute cette agitation pour un enfant au caractère de merde, c'était amusant ! Il avait souvent vu son camarade se moquer des autres et se faire passer pour le plus fort, alors il fallait bien qu'il regrette cette attitude éhontée.

Qui avait-dit que les enfants étaient les êtres les plus purs et gentils ?
Certainement pas lui ou Arie.

En fait, les enfants étaient les êtres les plus cruels, ceux qui s'adonnaient aux jeux les plus sordides quand les parents ne les regardaient pas. C'étaient les adultes qui les empêchaient d'évoluer dans le sanglant. Mais les enfants, de base, étaient bel et bien les personnes les plus sombres qui pouvaient exister, quand on dépassait les questions adorables mues par la curiosité naïve. Mason les observa faire et alors le directeur s'en mêla et ordonna à Mason de le suivre dans son bureau, lui disant sèchement que ses parents seront appelés et que cette histoire n'en restera pas là. L'enfant haussa les épaules, totalement indifférent à tout ce qu'il avait provoqué : comme s'il ne réalisait absolument pas la gravité de ce geste de violence et c'était sans doute le cas. Il tapa dans la main d'Arie, pour lui, tout était un jeu.

Un jeu à l'échelle de la vie.

Mais Mason était bien trop jeune pour comprendre tous les enjeux. Il suivit le directeur et s'installa dans une des chaises du bureau. Il avait le sentiment d'être tellement minuscule dans les grandes chaises confortables et pourtant annonciatrices d'une sentence irrévocable. Son regard se posa sur l'horloge et il eût le sentiment que si... si l'aiguille atteignait le trois avant que sa mère arrive, tout ira bien. Mais il comprit aussi que l'horloge était sa pire ennemie et qu'elle était fourbe, qu'elle pouvait manipuler le temps à sa guise. Traîtresse. Il sursauta quand il entendit le directeur rentrer avec sa mère, mais ses yeux ne se dérogèrent pas de l'horloge. Il devait s'assurer que celle-ci ne manipule point le temps pendant l'entrevue. Sa mère parla avec l'homme qui dirigeait l'école. Grande diplomate. Elle n'était pas avocate pour rien. N'est-ce pas ? Et son père, lui, n'était pas là. Il était médecin, en pleine opération. L'éducation de Mason, après tout, revenait toujours à la mère. C'était plus évident, moins incertain, plus stable ainsi même si elle n'était pas souvent là. Ainsi, présentement, elle discutait avec le directeur comme si son fils n'était pas présent.

C'était quelque peu le cas.

Mason observait toujours l'horloge et laissait le tout se dérouler sans qu'on ne s'occupe de sa présence, il n'écoutait même pas. On ne le fit écouter qu'une seule fois, à la fin de l'entrevue, pour lui apprendre qu'il était suspendu de l'école pendant une semaine et en sortant du bureau du directeur, sa mère lui rassura en disant que pendant cette semaine, elle engagerait un professeur à domicile pour qu'il ne prenne aucun retard sur ses camarades. Il haussa les épaules. Tout cela lui était égal. Complètement égal.

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Mason observait sa soeur. Elle était rentrée en coup de vent et il avait ressenti que rien n'allait. Il aimait sa soeur. Il s'inquiétait toujours pour elle. C'était son petit ange, même si elle était plus vieille que lui. Trois ans de différence. Il en avait 15 et elle 18. Ce n'était pas grave, il ferait toujours tout pour la protéger au meilleur de ses capacités. Il soupira et se leva de son siège ; il était en train de dessiner. Mason avait toujours eu une belle main, pour le dessin. Ses oeuvres étaient souvent affichés à l'école, mais il n'y avait que ça qu'on affichait de lui. Rapidement, il rejoignit sa soeur dans sa chambre, ouvrant la porte sans cogner. Elle pleurait. Il l'entendait suffoquer à force de pleurer et il s'approcha d'elle. Sa grande soeur, Alya, releva la tête et soupira de soulagement. Ce n'était que lui. Pas les parents. Lui, il s'était figé, de désespoir et de colère, d'une rage pure, son regard se dilata. Alya avait l'oeil droit gonflé, virant vers le mauve, la lèvre fendue, et elle tremblait.

« Il t'a encore battu ! Tu dois le dire aux parents !
- Non ! Ne dis rien, s'il vous plaît, ne dis rien... Il aura des problèmes et je l'aime...»

Combien de fois était-elle rentrée en pleurs ? Le visage massacré, les mains tremblantes ? Combien de fois avait-il vu des marques sur son corps ? Combien de fois ? Trop de fois. Il avait peur pour elle, mais ne pouvait trahir sa confiance. Alors la seule chose qu'il fit, ce fut de se poser sur le rebord du lit et de la serrer fort dans ses bras, dans le plus grand des silences. Il avait peur, mais rien ne valait le malheur de sa soeur, alors il se tairait. Il l'aimait bien trop pour ne pas faire ce qu'elle lui demandait.


►►►►►◄◄◄◄◄ 

Cette fille ne sortait pas de son esprit. Il était convaincu. Convaincu qu'elle était son âme soeur, son amour. Mais elle l'avait laissé quand elle l'avait vu se battre avec son frère à elle. Elle n'avait pas le droit ! Il se consumait d'amour pour elle et refusait de la laisser partir. Sans elle, il n'était rien. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, n'allait plus en cours depuis la rupture. Il la détestait de lui faire subir ça, mais l'amour supplentait la haine, pas la colère. Son regard s'assombrissait, devenait orage, devenait mort. Et il attendait devant l'école de son ex. Le jeune homme savait bien qu'il pouvait patienter une éternité et pour elle, il le ferait. Il lui ramènerait même une étoile ou la lune si elle lui demandait. Il tuerait pour la protéger.

Il l'aimait tellement.

Mason lui avait envoyé une dizaine de lettres. Reviens-moi. Je t'aime, je suis désolé. Elle ne répondait pas. Jamais. Pas une seule lettre. Pas un seul appel. Elle l'ignorait totalement. Son regard se fermait. Il lui en voulait tant. Elle n'avait pas le droit de le laisser comme ça. Il serra les poings, inspira puis expira, pour se calmer. Et puis il la vit. Son ange, son oxygène, sa vie. Il se tenait là, en retrait, droit, le regard tourmenté, les joues creusés, pâle. Un ange tombé du ciel. Deux anges ensembles. Ils allaient super bien ensembles. Pourquoi ne le reconnaissait-elle point ? C'était si évident pourtant... Quand elle le vit, elle eût un mouvement de recul et son coeur à lui fit si mal. Horriblement. Elle s'approcha doucement, hésitante et le dévisagea de la terre aux pieds.

"Qu'est-ce que tu fais ici Mason ?"

Il sentait le reproche dans sa voix. Il ressentait, dans sa voix, qu'elle lui en voulait tout simplement d'être venu la chercher ici et... il en eût tellement de souffrance. Il l'aimait !

"Juste que tu m'écoutes Alyssa... tu peux pas tout effacer comme ça ! Je t'aime !
- Ne recommences pas. Tu en fais une obsession Mason. On a que 16 ans ! Tu retrouveras une autre fille.
- Je ne veux que toi !"

Elle se retourna et il lui attrapa vivement le poignet.

"Lâche-moi ! Tu me fais mal !
- Tu n'as pas le droit Alyssa !"

Et l’effervescence autour d'eux, les bruits, les voix, les gens, tout tournait autour de lui, lui montait à la tête tandis qu'elle, elle l'enjoignait de le lâcher. Tout pouvait en rester là. Elle ne porterait pas plainte. Comment osait-elle parler de porter plainte ? Elle ne réalisait donc pas qu'ils étaient nés pour être ensembles ? L'âge ne voulait rien dire ! C'était son âme soeur il ne pouvait pas la laisser partir ! Quand elle se tourna, lentement, pour lui faire face, la rage éclata partout, dans son corps, dans son être, effaçant l'amour et la gifle partie d'elle-même. Violente. Il observait la trace de sa main sur la joue de cette adolescente.

"C'est exactement pour ça qu'on ne peut pas être ensemble Mason... je ne suis pas ta soeur."

Un coup au coeur. L'amour qui se fane.
Mason lâcha le poignet de l'être pour qui il se dévouait, le regard qui s'emplissait de larmes.

"Si tu m'envoies ne serait-ce qu'une autre lettre, je porte plainte. C'est compris ?"

C'est compris. Il ne fit qu'hocher la tête. Il n'avait plus la force de se battre, elle venait tout juste d'assassiner son corps à l'aide de quelques mots et d'une seule petite comparaison.
Elle n'est pas ta soeur.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

«Mason ! Lâche-le !»

Ses mains autour de son cou. La voix d'Arie qui lui hurlait de ne pas le laisser s'en tirer à si bon compte. Cette ordure était la raison du malheur de sa soeur. Celle-ci n'osait pas le balancer à la police, mais elle rentrait rouée de coups à chaque fois. L'amour, l'amour, bien sûr. Il n'avait pas le droit de toucher sa soeur. Il serrait et l'homme devenait presque bleu, il ne pouvait pas respirer, et Mason, lui, jubilait de le voir souffrir. C'était ça de toucher Alya. Non ! La rage sourde emplissait tout son être et soudainement, il se sentit pris en arrière et il se débattit de toutes ses forces. Ils durent se mettre à quatre pour immobiliser le jeune homme. Il hurlait, criait, griffait. Il voulait le tuer ! Ce con avait fait du mal à sa soeur ! Il voulait l'exterminer !

Et au final, il se retrouva en détention provisoire. On le relâcha après vingt-quatre heures et Arie soupira de soulagement.

« C'est ta faute» murmura Mason à cet ami.

Autour de lui, les gens le regardaient, en le voyant parler seul, s'adresser au vide. Il s'en fichait totalement. Son coeur gardait une rancoeur intense. Il aurait dû pouvoir achever cet homme et Mason ne pouvait s'empêcher de gronder de mécontentement. Il le tuerait. Il en faisait le serment, mentalement, auprès de sa soeur, il le tuerait.


►►►►►◄◄◄◄◄ 

Une trace. Une autre. La lame transperçait sa peau, faisant couler le sang et laissant une douleur se diffuse partout. Il enfonçait la lame toujours plus profondément. Ne le mérites-tu pas ? Les murmures autour de lui formaient une brume dense qui l'enveloppait, le rendait insensible au monde. La lame glissait comme si sa peau était du beurre et les traces devenaient profondes. Il voyait la chair qui s'écartait, il voyait le sang qui se mettait à couler et il se sentait calme. Apaisé. Puni. Puni d'exister. Puni d'être violent. Et Arie, lui, n'était pas présent. Arie n'aimait pas le sang. Arie détestait quand Mason se coupait. Et quand Arie devenait trop présent, le jeune homme appuyait la lame contre sa peau et tranchait. Les gouttes se rejoignaient sur le carrelage blanc de la salle de bain et, vidé de toute énergie, Mason perdit conscience. Sa tête rejoint le sol.
.
.
.
Depuis combien de temps n'avait-il, de toute façon, point mangé ?
Dix-sept ans seulement.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Il ouvrit les yeux sur un plafond blanc, les bruits lui parvenaient étrangement et quand il tourna la tête - celle-ci lui faisait un mal de chien - il vit Arie assis, attendant son réveil. Il poussa un soupir. Il ne comprenait pas pourquoi il était là, mais il savait qu'il voulait partir. Pourtant, la force lui manquait, il était allongé, un truc dans le bras et il se laissait aller au sommeil qui le prenait, l'amenait. Quand il se réveilla de nouveau, sa soeur se tenait en retrait et ses parents le regardaient. Dans leurs yeux, le désespoir, la déception. Ils n'avaient jamais demandé un fils violent. Ils n'avaient jamais demandé un fils classifié comme suicidaire. Ils n'avaient jamais demandé un fils comme lui et Arie le regardait, droit dans les yeux, comme en disant je te l'avais bien dit.

«Le médecin nous a dit que tu étais en sous-poids et déshydraté. Il a parlé d'anorexie. Paraît' que tu ne manges plus depuis plusieurs temps, pourquoi tu nous as rien dit ? On est tes parents tu sais. Il nous dit que tu devrais consulter, d'ailleurs tu vas faire un séjour en centre psychiatrique pour tes comportements alimentaires et le fait que tu aies tenté de te suicider. T'as vraiment tenté de te suicider ? Ta mère et moi ne croyions pas que tu voulais mourir. Parles-nous. Pourquoi tu ne parles pas ?Regarde-nous. Pourquoi tu ne nous regardes pas ?»

Les paroles de son père volaient dans la pièce et Mason peinait à toutes les comprendre, tandis que les murmures semblaient prendre tout l'espace en créant une cacophonie. Son regard demeurait obstinément fixé sur Arie, tandis que du coin de l'oeil, il remarquait bien le visage fermé et triste d'Alya. Celle-ci lui en voulait toujours pour son copain et pourtant, elle semblait davantage préoccupé par son état mental à lui. Il se comptait chanceux d'avoir sa soeur et il s'en voulait de les rendre inquiet comme ça. Une famille aimante. Attentionnée. Il devrait tout faire pour la rendre fière, tout le monde n'avait pas une telle famille, alors...

Pourquoi était-il comme ça ?

Ils le regardaient et lui se contentait toujours de regarder son meilleur ami, son pire ennemi, son meilleur ennemi et son pire ami. Tout semblait lui passer dessus comme si ça ne le concernait pas. Il restait immobile, muet, on aurait dit qu'il ne savait plus parler, qu'il n'avait plus cette capacité et son regard se brouilla de larmes qui ne coulèrent pas. Sa mère, elle, pleurait à chaudes larmes.

« Mon bébé... qu'est-ce qui ne va pas ? Dis-moi qu'est-ce qu'on a mal fait. Mon bébé... »

Il aurait aimé lui dire qu'ils n'avaient rien fait, que ce n'était pas de leur faute, mais cette pensée s'enfonçait dans le brouillard qui saisissait son cerveau et la suite des événements se précipita. Il vit le médecin arriver, parler à ses parents, mais il ne comprit pas les mots, les murmures d'Arie lui tournaient autour, et s'imposaient avec force dans son cerveau. Il ne sut que le fait qu'il partira dès demain dans un lieu un peu loin dont le nom ne se fit point entendre à ses oreilles et il vit, et cela le frappa, la larme qui coula de l'oeil gauche de sa soeur pour aller s'échouer douloureusement sur la commissure de ses lèvres.

Et une larme coula de son oeil gauche à lui.
Un murmure qui ne se fit pas entendre.

«Alya...»

Je suis désolé d'être le petit frère que l'on doit sauvé, je suis désolé de ne pas pouvoir te protéger de celui qui te bat, je suis désolé que tu sois addict à la souffrance psychologique et au chaos de ton amant. Ce n'est pas ton copain, ne t'aveugles pas, il te baise juste. Je suis désolé de te rendre triste, je ne voulais pas te blesser, je suis désolé de ne pas pouvoir mieux faire, être mieux, je suis désolé de ne pas pouvoir m'excuser. Je suis désolé et j'aimerais que tu saches à quel point je suis désolé, mais tu ne pourras pas. Je ne saurais jamais dire ces mots, Alya, je suis désolé.

Et Arie le regardait toujours, moqueur. Mason entendit, par ailleurs, son petit rire cristallin. Il aurait aimé pouvoir le faire taire, mais dans ce lieu, il ne pouvait que subir, encaisser. Malheureusement.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

À dix-sept ans, on ne s'imaginerait jamais tombé dans un lieu que l'on nomme centre psychiatrique. On ne s'imaginerait jamais envoyé à l'autre bout du pays pour qu'on tente de s'occuper de son cerveau, et de le soigner, non. Et pourtant, ici, Mason était livré à lui-même et ce fut même ici qu'il eût sa première expérience avec la drogue.

Mais pour commencer, on lui avait montré sa chambre. Il se devrait de la partager avec deux autres garçons, ce n'était pas grave. Lui, il était là et il allait tout faire pour sortir le plus rapidement. Arie était là et lui enjoignait qu'il se devait de faire attention, on allait tenter de lui faire prendre des pilules et celles-ci seront empoisonnées, car la CIA voulait l'achever. Bien sûr que ce scénario ne tenait pas debout, mais lui était convaincu que c'était véritable, alors il allait faire attention et mentir pour survivre et sortir d'ici aussi. Ainsi, il s'établit lentement et commença à observer les autres. Son regard fut immédiatement attiré par une jeune fille un peu instable, au teint aussi blême que le sien. Elle abordait une chevelure noire et longue, et ses yeux étaient cernées.

Ce fut elle, qui après deux jours, l'aborda. Elle s'approcha et il vit ses pas comme des pas de danse, elle ressemblait à un ange déchu, un démon lumineux, comme lui et Arie ne disait rien, comme s'il lui donnait l'autorisation même de se lier d'amitié avec elle. Il ne parlait pas. Depuis qu'il était arrivé, il restait dans son coin, contait quelques petits trucs à son psychiatre, et parlait avec Arie.

«Tu es Mason c'est ça ? Moi c'est Eryan. »

Il l'a salué et ils ont parlé. Ils ont parlé de tout et de rien, des étoiles, de la vie et de la mort. Il a apprit qu'elle avait 18 ans, qu'elle était ici parce qu'elle se droguait et que ses vieux voulaient qu'elle se désyntoxe, mais comme elle était aussi bipolaire, on ne l'avait pas envoyé dans un centre pour détox. Et puis doucement, lentement, il lui insuffla l'idée qu'en sortant, ils pourraient demeurer en contact et ensembles, ils pourraient se faire des soirées où ils se défonceraient. Eryan n'était absolument pas contre. Son regard brillait. Mason n'aurait su dire de quelle émotion.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Ce n'était que quelques heures plus tard. La nuit était tombée et bien qu'en temps normal, les garçons étaient séparés des filles pendant ces heures où le sommeil devait venir, Mason s'était infiltré dans la chambre d'Eryan - où celle-ci était seule.

Scène euhm +18 pas trop détaillée mais bon:

Et quelques temps plus tard, ils étaient tous les deux allongés côte à côte, un sourire aux lèvres. L'image d'Alyssa n'apparaissait même plus dans l'esprit de Mason.

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On ne le garda que deux mois dans ce lieu. Et heureusement pour lui, il sortit en même temps qu'Eryan. Il lui écrivit, avant de la quitter, son adresse sur un petit bout de papier pour qu'elle puisse lui écrire des lettres. Ah non, il ne possédait pas de téléphone portable. La puce GPS pouvait être activée à distance par la CIA. C'était un trop gros risque à prendre. Arie était toujours là. Bien entendu, on lui avait donné une prescription pour qu'il ne retombe pas dans ses comportements dits suicidaires, mais ce que nul ne savait, c'était qu'il n'avait jamais voulu mourir. C'était si facile tromper les adultes. Mason en riait presque.

Il rentra chez lui. Il ne pouvait faire que ça. En rentrant chez lui, il apprit que sa soeur était à l'hôpital, qu'elle avait une fracture du crâne et qu'elle avait de la chance d'être vivante. La colère vibra de nouveau dans son corps et il se sentit coupable. Il n'aurait pas dû rester dans cet hôpital. Il n'aurait pas dû se lier d'amitié-amour avec Eryan. Il n'avait pas le droit. C'était de sa faute. S'il s'était montré plus insistant, s'il s'était montré plus prévenant, elle n'aurait pas frôlée la mort. Il s'en voulait tellement. Il serra les poings et alla s'enfermer dans sa chambre sous le regard exténué de ses parents qui se demandaient ce qu'ils avaient fait de mal.

Dans sa chambre, Mason s'énervait. Tout y passa. Les cadres, l'ordinateur portable neuf jamais utilisé, les rideaux, tout. Et au final, il se laissa tomber au milieu de tout ce chaos, pleurant toutes les larmes de son corps tandis qu'Arie l'observait, muet. Et aux côtés d'Arie, une petite fille. Mason n'avait même plus la force de combattre ses démons.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Deux jours après sa sortie, seulement deux jours après, il retrouva Eryan et elle lui donna un stock de divers drogues qui traînaient chez elle. Mason resta à ses côtés près d'une semaine, et pendant cette semaine, ils planèrent un bon moment, restant dans un monde artificiel bien plus agréable que la dure réalité qui les attendait. Eryan s'était entichée de ce jeune homme torturé au regard vert par moment ou parfois gris, même si le bleu était plus fréquent. Elle aimait ce regard qui changeait selon la lumière, terriblement. Elle l'adorait. Mais elle voyait bien dans ce coeur sombre que l'amour n'était pas présent. Il ne ressentait pour elle qu'un désir charnel et elle l'acceptait. Sentence irrévocable. Tant qu'elle était à ses côtés, c'était tout ce qui importait.

Elle le regardait alors qu'il dessinait. Elle ne comprenait pas trop ce qu'il dessinait. C'était une tête de mort, de prime abord, mais à cela s'ajoutait des serpents tout autour, et dans le bas de la page, des carcasses d'animaux. Le dessin était vraiment macabre et elle comprenait parfaitement que l'esprit de Mason était obscur. Mais elle aimait cet être instable et volage. Oh oui. Mason déposa alors les crayons, son regard un peu ailleurs, dans les vapes, l'héroïne coulait encore dans son sang. Il lui adressa un sourire qui la faisait fondre et elle lui sourit en retour. Elle l'hébergeait éternellement s'il le désirait, mais il rentrerait chez lui. Elle le savait.

Quand Mason lui demanda si elle pouvait lui procurer une arme à feu, elle le fit. Ce n'était pas un défi pour elle, son grand-père détenait des armes à feu. Quand il lui demanda, dans le même ordre d'idée, un scalpel, elle le lui tendit également et il la remercia avant de rentrer chez lui. Elle le laissa partir après lui avoir donner le numéro de son dealer pour qu'il puisse se fournir. Mason était son ange noir. Et elle le laisserait dans son paradis perdu, en attendant qu'il revienne la voir.

Était-ce ça l'amour ? Mason ne se le demanda jamais et au final, il ne vit même pas le regard qu'Eryan lui portait.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

La ruelle était sombre et la nuit était bien arrivée. Mason marchait dans ce lieu, un sac avec plein de petits sachets fermés hermétiquement, attendant des clients. Ça faisait près d'un an qui passait ses nuits à ça et dormait la journée : il n'allait plus à l'école et n'avait réussi à obtenir que son tout premier diplôme. Il vit alors un client habituel s'approcher et lui tendit le sachet. L'autre lui tendit les billets précieux avant de partir. Il venait de vendre une partie de son stock. Bien entendu, il aurait une comission à donner à son supérieur, mais il en garderait une partie. C'était évident. Et c'était super, car il pourrait lui-même payer ses doses.

Car plus tard...
Les mains tremblantes, il chauffait les cachets pour les faire fondre dans la cuillère. Au bon moment, il remplit la seringue de ce liquide paradisiaque et son regard se faisait encore plus avide. Il prit la seringue et planta à plusieurs reprises dans sa peau, manquant la veine. Il finit par planter au bon endroit et alors il déversa ce liquide dans son corps et ferma les yeux pour absorber ce paradis qu'il adorait, oubliant tous les problèmes qu'il avait pu avoir avec les gens traînant dans les ruelles. Il s'était souvent retrouvé à se battre pour diverses raisons, laissant la colère affluer et Arie le guider.

Paraît que l'adrénaline le rend redoutable.

Il approcha aussi sa main des petits cachets de PCP et sourit. Cette fois-ci, il ne fit rien fondre et les avala sans eau. Cette substance se mélangea à l'autre et l'entraîna dans un autre monde, monde artificiel de sommeil douteux.

►►►►►◄◄◄◄◄ 


«Je t'en supplie Mason, accepte de voir que ce n'est pas normal.»

Alya observait son petit frère, le regard détruit et les larmes aux yeux. Sa voix était tremblante. La souffrance les liait. Ses parents lui avaient interdit de revoir son amant, mais Alya le côtoyait en secret et Mason lui en voulait tant de continuer à le voir. Quand elle était rentrée, elle avait entendu son petit frère se disputer violemment sans pourtant entendre de réponse et quand elle avait ouvert à la volée la porte de la chambre, Mason était assis, les aiguilles et l'héroïne devant lui, parlant au vide, et se disputant. Maintenant, elle essayait de convaincre son frère de se faire soigner, qu'il ne pouvait pas continuer ainsi.

Et Mason lui en voulait. Il considérait qu'elle n'avait pas le droit de lui dire de se soigner quand elle continuait d'aller voir l'homme qui avait failli la tuer. De plus, il adorait la sensation qu'il avait quand il saturait son corps de substance. Ça faisait, d'ailleurs, deux ans qu'il dealait. Il ne voulait pas qu'on lui retire tout ça, surtout pas par elle qui n'avait pas le droit de prétendre vouloir l'aider et l'aimer alors qu'elle tentait la mort à chaque fois. Lorsqu'elle s'approcha de lui, il sentit la rage qui tourbillonnait. Arie était là, lui murmurant que sa soeur allait tout lui retirer, que sa soeur lui en voulait toujours et sa bienveillance était fausse, qu'elle ferait en sorte que les parents l'enferment à jamais. Il lui dit de ne pas faire un geste de plus, mais elle le fit et il sauta. Ses mains autour de son cou. Elle se débattait.

Et elle perdit conscience.
Et il serrait toujours. La rage le menait. La rage le guidait. Les murmures de son pire ami aussi. Arie lui disait que sa soeur ne méritait que ça. Arie lui disait que sa soeur n'aurait pas fini autrement. Arie lui disait. Arie lui disait. Et puis finalement la peau de sa soeur prit un teint cendré et lâcha son cou, le regard vide, le regard vague. Il sauta rapidement sur son stock d'héro' et satura ces veines dans l'unique but de voir le monde s'effacer.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Il ouvrit les yeux dans une pièce qui n'était point blanche.
On lui apprit qu'il se trouvait dans l'aile de l'infirmerie de la prison, qu'il pourrait obtenir une conditionnelle que dans cinq ans et qu'en attendant, il était sous évaluation psychiatrique.
Il ne serait libre qu'à vingt-cinq ans.
Arie l'observait, le regard sévère.

«T'aurais pas pu faire attention ?
-Parle pas, c'est ta faute.
-Tu parles à qui ?»

L'infirmière.

«Personne, je me parle.»

Il soupira. Il entendit au loin quelques mots, ça se brouillait dans son esprit. Tout semblait venir s'engluer dans son esprit. Il s'assied sur son lit et observa Arie. Il se mit à lui parler à voix basse, comme il pouvait le faire auparavant, pendant des nuits entières. Il ne remarquait pas les regards sur lui. Il ne remarquait rien que son meilleur ennemi. Il ne vit pas même le plateau qu'on lui apporta, il était dans un étrange brouillard épais et tout ce qui en restait, ce n'était que les voix, Arie et sa copine. Arie ne lui présenta pas. Comme si elle avait toujours été là. Mason s'y fit, ça ne lui importait peu, tant qu'Arie restait, car malgré tout ce que cet être inexistant avait pu lui apporter comme ennuis, l'homme blond ne se voyait pas vivre sans lui. Il se sentirait trop vide.

Il ne comprit pas plus quand l'infirmière dit à un des supérieurs qu'il refusait de manger, qu'il parlait seul, qu'il ne réagissait pas aux autres. Il ne comprit pas non plus quand le supérieur expliqua à un autre supérieur que les ailes psychiatriques du pays étaient toutes prisées, pas de place. Tout comme ça lui échappa quand on expliqua qu'en France, il y avait plusieurs places de libre et que c'était là qu'il devait aller et... il ne réalisa pas non plus quand il se leva, s'habilla, tel un automate, sous les ordres de l'infirmière. Ce moment de sa vie était plongée dans une brume dans laquelle il se perdait et il n'en garda que des souvenirs brisés, en lanières.

France. Il ne savait même pas qu'il était rendu en France. Il n'eût pas même conscience du trajet en avion ou encore même du déplacement en voiture. Il était un robot aux yeux des autres, enfermé dans son monde où Arie régnait en maître. Il lui parlait, entendait rarement les voix de ceux qui existaient vraiment. Il se retrouva seulement, il ne sût combien de temps plus tard, à émerger dans un lieu différent. Dans un monde étrange et on lui décerna une lettre.

« Combien ? »

Un des prisonniers de l'aile psychiatrique, qui partageait sa cellule avec lui, le regarda étrangement et lui demanda de quoi il parlait.

«Combien de temps qu'on est ici ? » 

Et les mots retentirent comme un coup de feu dans l'esprit de Mason. Un an. Une année entière passée à divaguer et ne pas avoir conscience du monde extérieur. Un an complet pendant lequel... il n'était rien. Rien d'autre qu'un robot. Il n'avait pas connaissance de ce qui s'était passé, juste connaissance d'Arie qui le fixait, là, le regard moqueur et jubilant. De quoi ? Qu'est-ce qu'il y avait de si amusant à le voir perdu ? Mason donna un coup de poing dans le mur et son collègue le regarda, totalement indifférent. Il soupira puis ouvrit la lettre.
Et les mots, coup de poignard. Lames.
Une larme. Une seule larme coulant puis disparaissant. Et la lettre qu'il garda dans ses mains. Il se promit de lui réécrire.

[ Lettre d'Eryan ]

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Vingt-cinq ans et libre. Vingt-cinq ans et laissé dans ce monde de fou qui le rendait lui-même complètement taré, avec des médocs en poche, et devant lui, un appartement modeste. Vingt-cinq et une lettre envoyée à l'État. Considéré comme incapable de reprendre une vie normale, car les médicaments n'aidaient pas suffisamment pour lui permettre de garder un travail. On avait tenté de le réintégrer dans le monde pendant les cinq ans, de voir s'il pouvait s'y faire une place, mais non. Impossible. Il avait une conditionnelle d'un an pendant laquelle il devrait faire profil bas et ensuite, il serait totalement libre. Alors il allait s'en tenir. Un an. Il devrait pouvoir tenir. Arie s'était effacé. Les médicaments le rendaient impossible d'accès et ça le rendait malade, mais il devait.. oui, pendant un an, il devait prendre les médicaments et ne pas briser sa conditionnelle. Alors dans cet appartement, il écrivit une lettre à ses grands-parents pour qu'ils lui envoient de l'argent. Et par leur biais, il apprit que ses parents n'étaient plus de ce monde. Suite à son enfermement, sa mère fit une tentative de suicide qui aboutit à la mort pendant le trajet la conduisant à l'hôpital et quelques mois plus tard, son père fit pareil. Il avait, au final, totalement déchiré cette famille et il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir terriblement.

Ce fut pendant cette année qu'il dessina le plus, s'adonna le plus à cette passion qu'avait toujours été le dessin, représentant des animaux, et des êtres sans visage, représentant ses souvenirs, et souffrant des cauchemars. Il eût besoin de plus d'un carnet et de plus d'un kit de crayons à dessin de marques. Mais ça lui plaisait et c'était la seule chose qu'il aimait vraiment faire, au final. Alors pourquoi pas ?
Il était doué.

Et il n'avait toujours pas réécrit à Eryan.

►►►►►◄◄◄◄◄ 

Trente ans. Avec l'argent qu'il eût, il avait totalement sécurisé l'appartement dans lequel il vivait, et ça lui prenait au moins cinq minutes pour y rentrer et en sortir. La seule technologique qu'il détenait était un appareil lui permettant de mettre un système d'alarme et lequel était relié au verrouillage de la porte. Des mots de passe, son empreinte. La CIA le recherchait, après tout, et il ne voulait pas se faire attraper. Arie était de retour : il ne prenait plus ses cachets et pis encore, il traînait, la nuit, dans les ruelles, retrouvant ses démons d'antan. Ses bras ne ressemblaient plus à rien. Souvent, il se retrouvait à traverser la peau d'une aiguille, laissant des traces, ses veines n'étaient même plus visibles. Et alors, parfois, la lame tranchait et le sang tâchait.

Il lui arrivait de s'éteindre ses cigarettes sur son bras. Il devait serrer son poing fort, quand cette douleur lui donnait toujours envie de retirer son bras, mais il ne méritait que ça, la souffrance et toujours, après, la trace qui restait le contentait, le rassurait. Il aimait aussi le calme qui le prenait quand il avalait, là, les cachets et laissait la substance éclater dans ses veines, dans son sang. Il aimait. Il aimait.

Il aimait beaucoup la violence. Son comportement instable et la voix d'Arie qui le poussait toujours à bout. Il détestait la colère qui le gardait prisonnier de son pire ami. Il voyait son appartement dévasté par ses crises de colère à répétition. Il ne rangeait pas. C'était le bordel. Il sortait que pour son travail officieux. Sinon, il restait. Parfois, il faisait autre chose dehors, oui, parfois. Quand il ne se sentait plus de rester enfermé dans les souvenirs, car les images de sa soeur traînait un peu partout et son flingue, comme son scalpel, qu'il avait réussi à se fournir par les trafics, traînaient aussi. La CIA prendrait tout si elle venait. Mais il sécurisait tout. D'ailleurs, il ne possédait même pas de fenêtre. C'était préférable.
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Mon Personnage Préféré de La Guerre des Clans :


Mon/Mes PUF :


Est-ce la première fois que je mets les pieds dans un forum RPG ? Non


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Toi et Bellum Feles
Comment ai-je découvert ce forum ?


Quelle est la première impression que j'ai de ce forum ?


Ai-je une question ou une suggestion ? Non, mais je m'excuse de la longueur et BOUH ; voici mon tout premier personnage de rp que j'adore à la folie



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Dernière édition par Mason Grey le Lun 13 Fév 2017 - 0:04, édité 15 fois
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Message par Cobalt Abyssal Ven 10 Fév 2017 - 22:03

Re-Bienvenue x3
Un Bipède, youpi !
J'ai hâte de voir ta fiche terminée, même si elle est déjà géniale là ! **
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Message par Envol de la Colombe Sam 11 Fév 2017 - 20:41

Y a une suite à l'histoire ? Je veux la suiite D:
Re-bienvenue sinon
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Message par Karma Akabane Lun 13 Fév 2017 - 0:30

Bruh. Comme je te l'ai dis par Skype, waw, juste incroyable. Nous avons tout, longueur, orthographe, descriptions, sentiments, TOUT. Mon cœur est très lourd après cette lecture, je pense qu'il est inutile de te faire passer un test, alors tu es validé, largement. Je t'applaudis, et je reste sur le cul Oo
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Message par Fleur de l'Aube Lun 13 Fév 2017 - 10:50

Re-bienvenue ! amour
O.o Alors mais là waouh ! Je dois avouer que c'était long à lire mais tellement intéressant, tellement bien écrit que je pouvais pas m'arrêter. Je sais pas comment dire ça mais j'ai trouvé cette présentation super !
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« When angels fall with broken wings, I can't give up, I can't give in» Empty Re: « When angels fall with broken wings, I can't give up, I can't give in»

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