Blizzard perdue dans la neige ... (Feat Pic)

"Mais où est-elle donc passée ?"

Je panique, l'inquiétude me fait monter une boule dans la gorge qui bloque le hurlement que je veux pousser. Je cherche ma petite soeur depuis plusieurs jours déjà, mettant au péril ma propre vie. Je me suis promis de la trouver, résultat, je n'ai pas dormi, pas manger depuis de nombreuses journées. Rongée par l'inquiétude et tout ce qui va avec, je ne cesse de tourner en rond, je suis perdue. De plus, une tempête de neige se prépare, je le vois aux énormes nuages qui se forment au-dessus de ma tête. Mais ce n'est pas le pire, notre mère nous a lâchement abandonnées, et ça je ne l'oublierai jamais. Le sentiment le pire qu'il soit, la colère, trotte en ce moment dans ma tête, avec l'image d'une mère, partant au loin, sans regrets. Je grelotte de froid, je ne sens plus mes pattes, mais je continue, épuisée. Mon nom, celui que ma mère utilisait, était Blizzard, et celui de ma soeur Brume. Je marche, je crie : "Brume ! Ou es-tu ? Je t'en pris, hurle si tu m'entends !" Mais je sais qu'elle ne me répondra pas, c'est une toute jeune chatonne, et elle ne m'entend probablement pas, en plus elle sait à peine miauler. Désespérée, mélangée par la culpabilité d'avoir sûrement laisser mourir ma soeur que je m'était juré de protéger, je cours, cavalant toujours plus vite. Puis je trébuche sur une frêle racine, tombe, la truffe dans la poudreuse. Je réprime un cri de douleur, et laisse de chaudes larmes couler le long de mes joues glacées. Ca me réchauffe le corps, mais pas mon coeur, je suis toujours secouée de sanglots, les yeux écarquillés, par la peur de voir mon état physique. Mon pelage colle sur mon ossature, et on peut voir tout mes os ressortirent, voilà les conséquences de ne plus manger, tenir à peine debout, et être maigre à faire peur. Mon regard se pose sur une flaque d'eau gelée par le froid de cet après-midi. Je jette un coup d'oeil à mon visage. Je prends aussitôt un air horrifié. Mes yeux sont quasiment fermés, collés par la gelure, mes oreilles rabattues en arrière, et ma fourrure emmêlée. Ma vie se détruit peu à peu, mais je me bats pour ne pas sombrer. Puis je vois un matou noir s'approcher. Grelottante, haletante, le ventre gargouillant de faim, je fais un dernier effort pour lancer un miaulement, d'un terrible ton plaintif : "Aidez-moi ! S'il vous ..." Je ne peux tout supporter, mes yeux se ferment, et transie, je laisse les ténèbres m'emporter doucement ...

Encore une fois, le grand matou avait décidé de sortir s'aérer un peu. Il sentait ses muscles roulés, tordu sous l'effort de sa course effrénée. Ses yeux supportaient mal l'air glaciale qui frappait contre son crâne. Son haleine s'échappait en petite nuage blanc. Le pelage de Pic avait trippler de volume, le protégeant du froid de l'hiver. Il ralentit, découvrant des flaques gelés de tout les côtés. Et au milieu de cet océan de Glace, des gémissements perçaient. Pic s'aventura, prenant garde a ne pas glisser. Une petite chatte blanche gisait par terre. Elle faisait pitié à voir. Ses côtes saillaient sous son pelage rêche et collé à son corps menue. Le félin soupira. Sa compagne en avait déjà recueilli une, pourquoi pas deux après deux.
-Aidez moi, s'il vous plaît... Gémis la petite créature. "Non, je suis un monstre et je vais te laisser mourir ici..." Failli t-il répliquer en soupirant. Il se glissa silencieusement jusqu'à elle, puis il lui offrit sa chaleur en se blotissant contre elle. Il donna des coups de langues énergiques en contre sens du poil pour tenter de la réchauffer. "Réveilles toi, s'il te plaît..." Pria t-il, la peur de la mort créant un noeud dans son estomac. Il hésitait a partir chasser un peu pour pouvoir lui offrir de quoi grignoter un peu. Un sentiment de tendresse l'envahit, bien que la peur se ressentait particulièrement. Il s'attachait déjà a cette femelle, bien que son regard vert était aussi froid que la glace qui recouvrait le sol. Il la secouait légèrement du museau, observant au loins les nuages qui glissait dangereusement, menacant vers eux... Les tempêtes, il en avait l'habitude. Il en avait affronter plus d'une. Mais, elle n'y survivrait pas. Un simple coup de vent pouvait souffler la flamme de vie qui restait dans son coeur. Dans son corps, dans son âme...
-Allez, s'il te plait ! Miaula t-il, frôlant de trop près la crise de panique a son goût.
(Désolée pour la longueur, elle est ridicule)

S'en suivit un presque-coma silencieux dans mon esprit. J'entends des miaulements, mais je les persiste à peine. C'est une voix rauque, elle me parle doucement :"Réveilles-toi, je t'en prie !". Mais je n'en ai pas la force, pas la force de soulever mes paupières lourdes, pas la force de pousser ne serait-ce qu'un gémissement. Je ne peux entendre que ces paroles, qui se répètent encore et encore. Elles me bercent, comme lorsque ma mère se mettait près de moi pour m'aider à dormir. Puis des coups de langues râpeux se font sentir, un réchauffement, dru, mais agréable. Mon esprit se sent en sécurité, je commences à ressentir les choses. Un corps est près de moi, et dégage une chaleur, comme une aura, qui se déverse sur moi, tel un doux rayon de miel. Puis tout mes sentiments, toutes les choses autour de moi réveillent mon esprit. Je trésaille, fais un effort douloureux, et soulève légèrement mes paupières. Je pousse un faible gémissement à fendre le coeur du plus cruel des matou, et regarde le paysage. Puis je perçois un chat noir, aux yeux verts, celui qui est collé à moi, et qui fait de son mieux pour me réchauffer, je croise son regard, et dans ses yeux émeraudes se trouvent une pointe chaleureuse, mélangée à un peu de peine et de pitié. En temps normal, j'aurais refuser sa pitié, mais dans cet endroit et avec ces conditions, je ne peux me permettre cela. Une douleur se fait ressentir dans mon estomac, comme une griffe transperçant mon ventre. La faim ... Je tousse, et pousse un miaulement à peine audible : "Je me sens mal, qu ... qu'est-ce ... qu'il se passe ? Où ... Où suis-je ? Qui es ... Qui es-tu ?". Je gigote et me blottis plus confortablement vers la source chaude, qui me réconforte comme un baume apaisant. La faim tenaille mon ventre, m'arrachant un petit cri de douleur. J'ai tellement sommeil, mais j'ai peur de m'endormir et de ne jamais me réveiller. Je suis dans un endroit inconnu avec une personne inconnue qui vient de me sauver la vie. D'ailleurs, je ne lui ai même pas dit merci. Je lui jette un regard gratifiant, pour laisser place à mes paroles, que de toutes façons, je n'arrive pas à miauler.

[HRP : T'inquiète pas ^^]

Pic lui sourit. Il fallait d'abord qu'il l'emmène au camp où elle serait en sécurité. C'était une proie facile pour un estomac affamé de rapace. Un coup de vent la balayerait. Il lui lança un regard désolé et avec une douceur très bien dissimulé, il la chargea lentement sur son dos. Lui chuchotant des paroles rassurantes, il se lança dans le froid en balayant activement le paysage alentour des yeux. Enfin, il aperçut un trou dans la roche. Une grotte. De vue, elle était profonde et elle pouvait abrité deux chats. Sa vision se confirma quand il y fit son entrée. Elle avait été habité mais vu l'odeur éventé, ils avaient déserté. De toute façon, c'était temporaire. Il n'avait aucunement envie d'y rester. C'était juste le temps que la tempête qui s'approchait toujours d'eux face surface puis se calme. Si ça durait longtemps, le temps que le femelle reprenne du poil de la bête. Au moins un peu pour subsister quelque temps dans le froid glaçant que les tempêtes de neiges infligent à tout chats. Puissant ou petit, c'est toujours dangereux.
"Écoute, tu peux dormir, tu es en sécurité ici. Je vais aller chasser pour que tu puisses manger. Nous n'aurons pas le temps d'arriver au camp avant que la tempête s'installa, c'est trop dangereux pour toi. Pour répondre à ta question, je suis Pic des Pointes Rocheuses, garde caverne de la Tribu de l'eau Vive. Et simple pressentiment, ne t'inquiète pas pour ta sœur, elle est en sécurité. Ma compagne l'a déjà recueilli." Les ressemblances entre les deux femelles l'avait frappé dès que ses yeux s'étaient habitué au froid. Ce qui était arrivé très tôt. Il lui donna un coup de langue, emporté par un élan de tendresse. Il savait qu'il faisait souvent peur au chaton, que sa posture imposante et son air glaçant et sérieux n'était pas en sa faveur, mais il ne voulait aucunement de mal a la féline, qu'elle ne s'inquiète pas là dessus. Jetant un dernier regard derrière lui, il disparu dans la neige, son pelage noir se démarquant encore après son passage. Les premiers flocons firent leurs apparition. Vite. Il fallait agir vite et bien. Vite et bien, vite et bien... Il leva la tête, huma l'air. Une souris. Il la trouva façilement. Il se prépara et l'attaqua. Très vite, il fut de retour là bas.
"Tiens !"