Bellum Feles
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

2 participants

Aller en bas

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel Empty Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

Message par Rhyolite Mer 30 Nov 2016 - 22:48


Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu.



Feat Lyriel

Le soleil dessine une ligne rouge à l’horizon.

Les étoiles disparaissent peu à peu, s’estompant lentement, pour laisser place à un ciel pâle et sans nuages. Le vent agite les dernières feuilles des arbres, celles qui résistent malgré leur couleur orangée, malgré l’automne et le froid. La neige arrivera sans doute dans peu de temps ; déjà, l’autre jour, la pluie fine qui tombait drue, gelée, n’était rien de moins que de la neige fondue. Le matin, très tôt, Rhyolite voit le givre sur l’herbe verte du jardin. Généralement, l’atmosphère se réchauffe dans la journée, et dans l’après-midi, il n’y a plus qu’une pelouse trempée et un peu de gadoue. Rhyolite sort toujours à la même heure, le plus tôt possible, avant même le lever du soleil. Il préfère cette solitude. C’est bon le matin, de se retrouver seul avec soi-même, sans trop réfléchir. Seulement pour être au calme, inspirer la tranquillité. Avant que la journée recommence, lasse et monotone, comme d’habitude. Aujourd’hui n’est pas différent, et tout comme la veille et le lendemain, il sort et observe la ligne rouge, les étoiles disparaître, les dernières feuilles s’agiter.
Demain il n’y aura peut-être plus de feuilles. Demain il y aura peut-être de la neige. Rhyolite ne sait pas et ce n’est guère important.


Peu à peu, les rayons d’or de l’astre du jour illuminent le petit jardin. Les gouttelettes et le givre encore accrochés aux petites feuilles réfléchissent cette lumière soudaine. C’est sans doute le signal qu’attendait le félin gris et roux, puisqu’il se redresse sans raison apparente, étire ses pattes et son dos, et traverse le jardin. Il se glisse souplement sous les barrières qui auraient dû le retenir prisonnier, et frissonnant légèrement dans la fraîcheur matinale, il bifurque à droite sur le trottoir gris, froid et sale de la ville. Il a emprunté ce chemin tant de fois qu’il le connaît par coeur ; pourtant, cela ne l’empêche pas d’être prudent, de jeter de nombreux coups d’oeil d’un côté, de l’autre, de tressauter à chaque mouvement dans l’ombre ou dès qu’un bruit inhabituel vient rompre le semi-silence de la ville encore calme. La peur s’installe au fur et à mesure qu’il s’éloigne du domicile ; comme s’il connaissait des dangers sournois, tapis dans l’ombre, qui attendaient quelque occasion de surgir. Sauf qu’il n’y a rien de plus que la veille et que l’avant-veille, et le mâle avance doucement.


Il doit traverser. Pour aller où, on ne sait pas exactement, mais il fait ce trajet régulièrement. Ses pas le conduisent sans qu’il ait besoin de réfléchir à une direction ou un lieu précis. Très lentement, il tourne la tête à gauche, à droite, écoute attentivement. Il n’y a personne. Le chat pose une patte sur l’asphalte, et s’engage entièrement sur la route déserte. De quelques bonds rapides, il parvient de l’autre côté. Continuant sa marche en ligne droite, il se met à songer. Non pas qu’il eût l’esprit vide en venant jusqu’ici ; seulement, ses pensées dérivent vers des sujets plus intéressants, ou bien avec plus de matière à raisonner.
Ainsi, il philosophe dans sa bulle de silence, faisant abstraction de tout ce qui l’entoure. Plus rien n’existe si ce n’est un cheminement de pensées plus ou moins cohérent et logique.


...parce qu’après tout, le désir n’est que la source de toute émotion ; les sentiments n’existent que parce que nous désirons certaines choses. Le manque lui-même s’exprime par le désir d’obtenir ce que nous avons déjà eu, tout comme la joie est procurée par l’obtention d’un désir. Par ailleurs, nous pourrions étudier les relations entre la raison et les passions…


C’était ainsi chaque jour, Rhyolite s’assoit dans son petit jardin à l’aube, regarde le soleil s’épanouir au-dessus de leur tête et s’en va se promener, tout en cogitant à des propos bien trop poussés. Et parfois il arrive qu’il fasse une rencontre, et ce n’est généralement guère significatif. Peut-être que le félin croisé aujourd'hui changera cette uniformité monotone. Peut-être que ce regard émeraude est différent des autres. Rhyolite reste bloqué dessus pendant plusieurs secondes. Il s’est arrêté de marcher, il s’est arrêté de penser, sans même s’en rendre compte. Comme hypnotisé par le félin tricolore aux yeux verts qui lui fait face. Il n’y a rien à dire, car Rhyolite ne parle pas pour ne rien dire. Le silence a bien plus de valeur qu’une phrase lancée dans le vide. Il se tait et observe. Il juge en silence, car peu importe ce qu’on peut en dire, on juge dès le premier regard sans le vouloir.
Les yeux orange de Rhyolite n’expriment rien. Ils ne reflètent que le regard vert de l’étranger qui se dresse en face de lui. Son esprit se remet en route et les pensées affluent à nouveau.

© Codage by Ella'


Dernière édition par Rhyolite le Sam 10 Déc 2016 - 20:55, édité 2 fois
Rhyolite
Rhyolite
Membre

Autre(s) Compte(s) : ~
PUF : ~
Messages : 23
Date d'inscription : 24/11/2016
Noms : Rhyolite
Âge du Personnage : 50 lunes.
Clan : Domestique.
Rang ou Métier : ~
Apparence : Gris et roux, yeux ambrés.
Caractère : Nerveux, rancunier, blessé, solitaire, doux, réfléchi, sage.
Yens : 31

Revenir en haut Aller en bas

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel Empty Re: Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

Message par Lyriel Mer 7 Déc 2016 - 1:13


Le manque s'exprime par le désir de retrouver ce que l'on a perdu


ft. Ry'

┼ Don't waste another day, don't waste another minute┼


L'obscurité qui s'abbat sur moi... Debout, immobile, incertain, et pourtant sans le moindre ressentiment, j'observe le soleil qui s'éteint, le regard rivé vers un horizon qui ne me parle même pas. Je soupire. Soupir qui ne veut rien dire, car pour dire quelque chose, il faudrait que je sente désespoir, tristesse, exaspération, lassitude ou bien d'autre encore et dans mon âme ne règne que méfiance. Regard placide qui demeure au même endroit, sans ciller, sans jamais changer de point d'observation. J'inspire. J'expire. Je respire, tout simplement, aspirant le plus d'air possible. Vivre. Seul objectif de ma vie qui commence par bien respirer, mais surtout, utopie sans avenir que je persiste à tenter de frôler du bout des pattes. Ça ne sert à rien et pourtant, dans un élan obstiné, je continue ma quête inlassablement. Rien n'a de sens, rien n'a d'utilité non plus. Lentement, je sors de ma torpeur et j'étire chacun de mes muscles pour pouvoir me mouvoir sans la moindre douler, sans la moindre gêne. Mes yeux sont toujours perdus dans le vague, mon regard est figé, et ce vert devient implacable. Autant immobile que moi, le temps est suspendu. Il n'y a ni vent ni bruit et je tourne la tête avec une lenteur exagérée, comme si je craignais de rompre le charme. Sauf que ce n'est pas le cas, car dans mon coeur n'habite pas l'ombre d'un sentiment autre que la peur qui menace d'exploser.

J'avance doucement. Je ne sais pas où. J'avance et c'est tout. Je ne dois pas me poser trop de questions, je dois simplement fuir, car je ne peux pas rester au même endroit constamment, c'est bien trop dangereux. Ils pourraient me trouver, ici, si je dormais encore une nuit dans cet endroit. Ils pourraient m'attraper, car après tout, ils me traquent. Et quand on poursuit un chat, on finit par le trouver s'il ne bouge pas sans s'arrêter. Alors moi, je cours, mes pattes foulent les terres à en être irritées. Rien n'importe plus que le fait de ne pas se faire attraper. Je refuse d'être emprisonné, je refuse qu'on me retire la Vie, parce que je la pourchasse, comme on me traque moi. J'ai un but et c'est celui de trahir la Mort en trouvant la Vie. J'ai un but et ce but me maintient dans un état étrange. Je m'arrête un instant. Je regarde autour de moi. Le temps rage maintenant. Fini l'étrange immobilité du monde, le vent tourne encore, ébouriffant mon pelage et manquant parfois de me faire vaciller par sa force. Peut-être que je l'imagine. La nuit est là. Je me sens étrangement mieux quand il fait nuit, parce que cela brouille les pistes, on me retrouverait moins aisément. Je sors les griffes, elles s'enfoncent dans le sol, mon pelage s'hérisse. Pourtant, je suis toujours seul.

Leurs yeux sont là, sans doute. Quelque part, cachés dans des broussailles que je ne vois pas. Je ne les aperçois pas, mais je reste persuadé qu'ils attendent que je ralentisse la cadence pour sauter sur moi. Ils veulent avoir ma peau, mais je ne me laisserais pas faire, jamais. Parce que ce serait ironique. La Vie n'a pas de valeur, je sais, mais je ne désire pas la quitter, bien au contraire, moi je me débats pour vivre. Peu importe le sens que cela détient. Mes griffes remuent la terre, encore, tandis que la nuit s'éternise. Que le temps rage, que la température se fige, peu importe, moi, j'existe et je fuis. Je les fuis eux qui veulent m'attraper. Fuir, toujours, parcourir des distances toujours plus grandes, sans pour autant que je ne parvienne à les semer. Je m'épuise et c'est tout ce que je peux faire, parce qu'ils ne me laisseront pas de pause, aucune trêve. Ainsi, je ne peux que pousser mon corps à bout jusqu'à tomber, jusqu'à ce que mes pattes se dérobent sous mon poids et que je m'écrase au sol. C'est la seule chose que je peux faire, et c'est la seule chose que je continuerais inlassablement à faire, peu importe les conditions, même s'il fait jour, ou nuit, que je vois mes poursuivants, ou non.

Ma vie est plus importante qu'eux.

Alors je reprends ma course, à nouveau, mes griffes sortent de la terre et je me mets à courir, rapidement, le vent contre moi cherchant à me ralentir. Nul ne me suit, mais ils ne tarderont pas à comprendre que je commence à les semer, alors ils reprendront la traque. Je les connais. On prend l'habitude, après tout. La nuit tend doucement à laisser la journée prendre la relève. L'aube, tel est le moment de la journée qui cherche à s'approprier la vedette, la gloire. Ça me va, ce n'est pas grave, rien n'est jamais grave, parce que décider que quelque chose le serait, ce serait avoir des sentiments : je n'en ai pas. Je n'ai que méfiance, je n'ai que colère, rien d'autre, je ne suis rien d'autre que ça. Pauvre fantôme errant. Qui penses-tu être, cher ? Personne. Mes muscles se tendent, mon regard s'évase, je me perds à nouveau. Elle est là, toujours là, Elle ne me laisse pas non plus, démon du passé. Tu es le seul démon que je connaisse. Elle recommence. Mes pattes s'enfoncent dans la terre, je tombe. Je reste là, allongé, le souffle court. Je ne me bouge pas et je m'installe à nouveau dans une inertie qui se prolonge longuement. Puis, puisant des forces de je ne sais où, je me lève et je reprends une marche, cette fois, pas une course. Je m'avance. Je m'avance oui, mais où ? Ça même, je ne le sais pas, je ne suis plus rien d'autre que Lyriel, fantôme, ombre solitaire qui erre, sans but, sans chemin, car je ne sais ni d'où je viens ni où je vais.

Et je le vois.

Je ne le connais pas, mais je le vois. Il n'est pas un chat que je croise souvent, non, il n'est pas un des leurs, un Clanique, comme je le dis si bien. Il est solitaire, ou un domestique, un chat qui n'a pas d'être avec lui, un chat. Mais un de mes poursuivants ? Il vient de la Ville. J'en suis certain. Et la simple pensée de la Ville assombrit mon regard qui devient glace, qui devient puit sans fin, infinité profonde. S'y perdra-t-il, lui ? Ou saura-t-il nager malgré les rapides qui agitent l'océan de mon regard ? Je parle d'océan, mais mon regard est vert. Qui a dit que tu avais de la logique ? Petit chat sans logique, petit chat sans utilité. Personne. Je n'ai pas de logique. Et je ne parle pas. Je m'assois, je le regarde. Dans le silence le plus complet. Ne dit-on pas que parfois, les paroles ne servent à rien, après tout ? Le silence est bien plus significatif dans ce monde où la parole est maître.


© Adrenalean pour Epicode
Lyriel
Lyriel
Modette Luny

Autre(s) Compte(s) : *
PUF : Luny
Messages : 74
Date d'inscription : 01/10/2016
Noms : Actuel : Lyriel ; Auparavant : Lyan
Âge du Personnage : 30 lunes
Clan : Solitaire
Rang ou Métier : *
Apparence : *
Caractère : *
Yens : 94

Revenir en haut Aller en bas

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel Empty Re: Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

Message par Rhyolite Ven 9 Déc 2016 - 9:20


Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu.



Feat Lyriel

Il le fixe et Rhyolite ne cesse de le contempler également ; un duel de regard, un affrontement sans un geste, sans une parole. C’est le silence qui doit gagner. Le feu de ses prunelles ne dévaste pas le vert feuille du félin inconnu qui reste planté là. Le temps paraît plus long ainsi, les secondes qui s’écoulent tandis que les deux chats se regardent semble durer des minutes, des heures même. Rhyolite aurait pu rester, lui aussi, parfaitement immobile, ou seulement passer son chemin en détournant le regard. Il aurait pu faire toutes ces choses-là et bien plus, car les choix étaient multiples. Sauf qu’il n’en fait rien, et son cerveau se remet à songer, inconsciemment, indépendamment de toute volonté. Le chat domestique pouvait s’en aller et la rencontre n’en aurait été que plus banale ; comme on croise certains chats en ville, on ne les revoit plus jamais et ça s’arrête là puisque tout doit s’arrêter. Il faut, pourtant, changer quelques habitudes. Il suffit d’un regard un peu trop long, d’un mouvement, et le quotidien se retrouve bouleversé.
Ce regard, ce vert, ce silence. Ce silence qui veut dire plus que des mots vides de sens. Un silence qui empêche les conneries de s’entasser, un silence pas trop pesant, pas trop angoissant.


Et pourtant ce regard vert voilé par des émotions que Rhyolite ne reconnaît point. Sans doute, s’il se regardait dans une flaque, il y verrait quelque émotion similaire dans ses propres prunelles. Ce regard étranger qui reflète une douleur insoutenable, une souffrance profonde, et Rhyolite se perd dans sa contemplation de l’inconnu. Il ne voit plus rien, il observe seulement ses yeux, il ne bouge plus ; même sa respiration semble s’être arrêtée. Seul la caresse du vent sur le pelage gris tacheté de roux du domestique fait onduler ses poils, légèrement. Conscient qu’ils ne peuvent pas rester ainsi éternellement, le mâle se détache peu à peu, cligne des yeux. Le froid a transpercé son pelage, frigorifié ses pattes et sa truffe. Le matou s’assoit. Il pourrait rester ainsi longtemps. Les deux pourraient rester. Mais il ne faut pas.
Il faut se lever. Parler, ou partir, ou seulement faire autre chose que se regarder yeux dans les yeux. Rhyolite se remet à penser, puisqu’il a terminé de détailler la silhouette du solitaire. Les poils longs, roux, noirs, blancs, et surtout les yeux verts et tristes. À présent il peut se perdre à nouveau dans ses pensées, songer à tout ce qu’il aurait songé s’il n’avait pas croisé cet inconnu. Bien sûr, la concentration n’est plus là, il a perdu le fil logique de ses pensées.
Sur quoi débattait-il, déjà ? La solitude, le désir ou la liberté ? Peu importe, après tout ; il cogite toujours sur l’un de ces sujets, qu’il trouve particulièrement intéressant. Au même titre que la mort et le sens de la vie, d’ailleurs, bien qu’il ne pensasse pas régulièrement à cela, jugeant ces débats bien trop subjectifs pour les discuter.


Faut-il parler ? Rhyolite n’est pas ce genre de félins qui débarquent, lancent une conversation comme s’il parlait à un frère. Il n’est pas du genre à s’approcher des autres facilement. Il n’ira pas se coller à cet étranger pour lui lancer une salutation, et démarrer une discussion ainsi. Non, le domestique est bien différent de ceux-là. Il n’aime pas parler, il préfère penser. Parfois, il se parle à lui-même, il s’écoute et se répond, mais seulement lorsqu’il est certain d’être seul. Il n’a aucune envie que les autres s’immiscent dans ses débats. Les autres ne savent pas penser, ils n’ont qu’une opinion fixe dont ils ne parviennent pas à se détacher ; or, tout le monde n’est pas sans ignorer qu’une opinion n’a aucune valeur véridique. Pourtant, cette fois, sans même en connaître la raison, Rhyolite ne reste pas silencieux. D’ordinaire il serait parti, il aurait poursuivi son chemin sans se soucier du solitaire tricolore. Mais Rhyolite n’est pas parti en l’ignorant.
Rhyolite n’est pas parti et n’est pas resté silencieux.


“As-tu peur ?”


Et c’est tout. Il ne parlera plus, il attendra seulement une réponse. Le félin ne sait pas qu’il faut commencer à converser différemment. Rhyolite n’a pas les notions de base, ou plutôt ne désire pas s’en servir. Ce n’est qu’un repère, une convention, et il n’aime guère les conventions. Pourquoi devrait-il débuter en saluant, en demandant des banalités inutiles et futiles ? Il ne doit pas. Il ne doit rien à personne. Il veut seulement une réponse, un seul mot lui suffirait, un murmure ou un mouvement. Mais Rhyolite ne parlera plus.

© Codage by Ella'
Rhyolite
Rhyolite
Membre

Autre(s) Compte(s) : ~
PUF : ~
Messages : 23
Date d'inscription : 24/11/2016
Noms : Rhyolite
Âge du Personnage : 50 lunes.
Clan : Domestique.
Rang ou Métier : ~
Apparence : Gris et roux, yeux ambrés.
Caractère : Nerveux, rancunier, blessé, solitaire, doux, réfléchi, sage.
Yens : 31

Revenir en haut Aller en bas

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel Empty Re: Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

Message par Lyriel Ven 10 Fév 2017 - 3:28


Le manque s'exprime par le désir de retrouver ce que l'on a perdu


ft. Ry'

┼ So here I am, hopeless and left for dead ┼

Dans la noirceur qui m'accable, je demeure debout, autant hésitant qu'avant, autant effrayé qu'avant. Je demeurais là, immobile, le regard fixe, le dévisageant lui, cet étranger, ce solitaire, tout aussi silencieux que moi, nous ne parlions pas. Avait-il seulement quelque chose à dire, là, maintenant alors que nous nous faisions face ? Je ne pense pas, non, l'absence de paroles était beaucoup plus logique et appréciable. On aurait pu, de toute façon, se dire quoi ? Sinon salut, des banalités, des noms, quand les noms ne veulent rien dire, non définitivement, le silence était préférable. Et nous l'avions compris, le temps s'en figeait. Autour de nous, plus rien ne se manifestait, la nature devenait immuable, et le temps cessait de s'écouler, plus rien pour nous arrêter, pour nous presser, plus rien. Que le silence. Ainsi, nous nous faisions encore face et moi, je m'enfonçais dans les eaux sombres de mon existence.

À me demander qui se trouvait devant moi. Peut-être, peut-être était-il un envoyé de ces chats qui me poursuivaient, de telle sorte qu'il tenterait de m'atteindre, de m'attraper et qu'il cherchait à ce que je me sente mieux par le silence, puisque je n'aimais pas les paroles inutiles. Peut-être était-ce ça. Ou peut-être n'était-il rien d'autre qu'un solitaire, comme moi, sans identité, au regard torturé et au coeur vidé par la vie, entre mort et vie. Peut-être. Je vois son regard, à ce mâle, qui est voilé et ça me perturbe. Je ne saurais dire pourquoi, mais je m'y perds, je m'y plonge, tout comme on peut se plonger dans mon regard et s'y noyer. Il est tellement facile de se laisser distraire et emmener profondément dans les regards quand ceux-ci se révèlent voilés. Et le mien l'est. Le sien aussi. Je le dévisage. Je le regarde sous toutes les coutures et surtout, je ne parle pas. Tout comme lui. Le silence perdure.
Doux silence.

Je ne crois pas qu'on aurait dû parler. Les autres parlent. Les autres cherchent toujours à faire briser le silence qui les entoure, comme si celui-ci allait les tuer, mais moi, je pourrais rester comme ça indéfiniment, éternellement, car la parole n'est que superflue, superficielle et j'aime bien la solitude, liée au silence. Oui. Enfin, parfois, je n'aime pas ça. Mais en général, ça me plaît bien. Comme ça, je peux passer mon temps à fuir. Et de toute façon, au vu de la vie que je mène, je ne peux pas trop m'encombrer d'une relation. Je cours. Je change toujours d'endroits, je ne dors jamais au même endroit, je m'épuise, car je suis suivi, pourchassé. Ce n'est pas une vie que quiconque autre que moi pourrait suivre. Non, pas du tout. Mais c'est la mienne et elle me va comme ça. Enfin, j'en ai pris l'habitude. Comme ça, on ne manque de rien. Bien que je sois vide, que je n'ai plus rien que colère et peur, que froid. Bien que dans mon coeur, dans mon corps, il n'y ait plus qu'un grand trou qui prend toutes les autres émotions pour les y perdre, que je ne ressente plus, moi.

Je ne ressens plus.

┼ Tears falling down again ┼

L'immuable. L'immobile. L'impossible. Est-ce que les contraires étaient aussi possibles ? L'incertitude qui demeurait, les questions qui se posaient, qui volaient et s'imposaient. Je reste. Toujours et encore, je reste, et je le regarde. Sans le connaître et pourtant comme si. On aurait pu dire que nos coeurs s'ouvraient, se refermaient aussi, se ressemblaient. Nos âmes, aussi sombres, semblables.
On aurait pu dire.

Mais je ne le connais pas.

Et je ne sais pas si j'ai envie de le connaître. Je n'ai jamais envie de connaître ceux qui m'entourent. Souvent, ils sont de mèche avec mes ravisseurs, souvent, ils sont dangereux. Et souvent, ils sont si faibles mentalement, ne réfléchissant pas, étant tous pareils, ne se différenciant pas. Souvent. Trop souvent. Alors je n'avais jamais eu cette envie de connaître les autres. Et lui ? Non. Sûrement comme tous les autres chats. Même si pour le moment, il se démarque en ne parlant pas. Je reste. Immobile. Comme le temps. Figé. Sans rien pour me faire me mouvoir. En attendant qu'on me rattrape, en attendant qu'on me retrouve et quelque part, murmuré au creux de mon oreille sûrement par mon âme, j'ai cette certitude profonde qu'il n'est pas de ceux qui cherchent à m'abaisser, me tuer, alors que je cherche à... non pas triompher, seulement exister. Me débattre dans les tentacules de la mort pour persister à vivre. Et je le vois s'asseoir sans que cela ne me fasse sortir de mon état. Figé par le froid. Figé par le temps et figé comme le temps. Nous étions deux êtres de glace. Deux êtres. Indéfinis. Et moi, j'étais le fantôme d'une vie à peine terminée qui tentait d'éclore pour s'épanouir un peu. Mais elle était bien trop enfoncée dans les ténèbres pour revoir un seul jour la lumière.

Penser. Je pense encore. Je passe mon temps à penser et à fuir et là, je pense, je pense que rien de tout cela ne devrait se passer, parce qu'on est pas de ceux qui se rencontrent pour se dire des banalités et je pense aussi que je ne devrais pas exister, mais que cette force têtue qui me pousse à vouloir vivre ne s'éteint pas. Et ce vide qui se creuse et s'est toujours amplifié tout au fond de moi, qui me gruge, me ronge, qui me détruit et me dévore de l'intérieur, laissant mes organes se déverser sur le sol, le sang tâcher la neige d'une façon impossible à percevoir. Et puis, il parle, brisant le fil de mes pensées qui s'évasaient, de toute manière, et je continue de le fixer, réfléchissant à sa question. Une seule. Toute simple. Plus simple que tout ce qu'on aurait pu me demander, s'il avait été un autre, un Clanique.

« Oui. Une vie de peur. » 

Telle est ma réponse. Une réponse simple. Une vérité. Pourquoi mentir ? Une vérité. Quelques mots. Une simplicité. Je ne lui donne que ça pour comprendre quelle vie je mène et pour lui signifier que jamais on ne pourrait rester en contact, on se perdrait de vue trop tôt. Et puis, au final, il n'a sûrement pas envie de rester en contact avec moi. On ne se connaît même pas.
Et mon regard se plonge dans la froideur infinie de la nuit.

« Et toi ? As-tu peur ? » 

Une question. Je me demande. Il a peur lui ? Suis-je le seul à vivre cette vie de peur ? Peur qu'on me retrouve, peur qu'on me rattrape, peur que mes démons reprennent possession de moi, peur de redevenir Lyan. Peur tout simplement, peur d'avoir peur même tout en ayant constamment peur.
Et lui, ressentait-il ça aussi ?
Je me le demande.

Et au final, on ne sait toujours pas qui l'autre est.
C'est mieux ainsi.
Des mots. Nos mots ont plus de valeurs que le reste.

© Adrenalean pour Epicode
Lyriel
Lyriel
Modette Luny

Autre(s) Compte(s) : *
PUF : Luny
Messages : 74
Date d'inscription : 01/10/2016
Noms : Actuel : Lyriel ; Auparavant : Lyan
Âge du Personnage : 30 lunes
Clan : Solitaire
Rang ou Métier : *
Apparence : *
Caractère : *
Yens : 94

Revenir en haut Aller en bas

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel Empty Re: Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

Message par Rhyolite Mar 21 Fév 2017 - 9:35


Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu.



Feat Lyriel

“Oui. Une vie de peur.”

Il fixe toujours l’inconnu. Et l’inconnu le fixe. Le silence qui s’est installé est moins lourd à supporter qu’un autre silence, car celui-là n’est pas tout à fait silencieux. On peut entendre quelque chant d’un oiseau et d’une sauterelle, le bruit du vent qui fouette les herbes et s’engouffre dans les branches. En aucun cas le silence est complet. Il n’y a que les deux félins qui restent silencieux, parfaitement, ainsi qu’immobiles. Ce n’est pas habituel et si un de ces humains était passé à ce moment-là, il aurait dit qu’ils se jaugent pour se bagarrer, car les chats qui se croisent ne font rien de plus que se bagarrer. Rhyolite sait que ce n’est pas l’entière vérité et si de nombreuses créatures ne se croisent que pour se battre et montrer qui est le plus fort, cette rencontre entre deux chats noirs et roux ne démontrera ni qui est le plus puissant, ni le plus intelligent ; peut-être seulement celui qui a le plus peur, bien que ce ne soit pas vraiment un concours.
Peut-être qu’il aurait fallu que Rhyolite s’intéresse davantage à la peur, cet ennemi de tous. À trop se demander pour quelle raison elle est là, on oublierait presque sa présence continue. Pourtant elle est bel et bien là. Elle surveille, elle semble épier le moindre de leurs gestes afin d’en profiter à chaque seconde. En profiter dès le moment venu. Rhyolite ne connaît la peur qu’en la ressentant et il se demande si on peut réellement la connaître si on ne la ressent pas. Si on l’observe évoluer, seulement. Il doute et opte pour une négation, sans réels arguments.

“Et toi ? As-tu peur ?”

Rhyolite ressent la peur. C’est un coeur qui bat plus fort, un instinct qui pousse à partir et parfois des muscles qui ne réagissent même plus. C’est quelque chose que l’on peut remarquer dans des yeux écarquillés. C’est une sensation que l’on ne ressent qu’en ayant peur, une sensation qui pousse à ne pas aller plus loin. La peur est une limite, à moins que la peur impose une limite. Quelle différence, après tout ? Il y en a une mais dès lors qu’on a peur, on ne se demande plus et on agit sans réfléchir. On agit pour ses propres intérêts car l’égoïsme prime, et on oublie presque qu’elle est là, la peur. Et il y a ceux qui l’ignorent et qui poussent les limites toujours plus loin, sans pour autant oser tout à fait les dépasser, car eux sont ceux qui les connaissent bien, ces limites. Des limites à ne pas franchir.
Rhyolite a peur mais il ne sait pas de quoi et parfois c’est ainsi. Il n’y a pas besoin d’avoir une raison trop évidente, et pour certains l’évidence même ne serait pas évidente, et il ne faut pas que ce paradoxe soit trop compliqué. Alors disons seulement que Lyriel a peur et que sa peur est évidente pour lui, ainsi que pour Rhyolite, mais pour les autres c’est différent, car les autres sont différents et ne pourraient pas comprendre. Du moins la plupart. C’est sans doute mieux que tous soient différents et pourtant parfois, on peut remarquer de grosses ressemblances entre deux personnes et c’est pour cela que Rhyolite n’est pas resté silencieux.

“Cela va de soi.”

Et cela ne va peut-être pas de soi, et ça n’a pas d’importance. On peut se demander si Rhyolite parlera à nouveau, puisqu’il aurait dû garder le silence dès le début de cette rencontre et qu’il ne l’a pas fait. Alors peut-être qu’il parlera à nouveau comme il n’aurait pas dû et qu’il l’a fait. Et Rhyolite observe et croise le regard de l’autre. Et il sait qu’il n’a pas besoin de l’interroger sur ce qu’il a peur car on peu avoir peur des fantômes du passé seulement, et qu’il ne faut pas déranger les fantômes du passé, au risque de rouvrir d’anciennes cicatrices. Mais Rhyolite ne garde pas le silence pour autant et ce qu’il demande n’aurait sans doute pas de rapport pour la plupart, et pour lui il y a un mince rapport et c’est suffisant.

“Comment fais-tu ?”

La plupart n’auraient déjà pas compris ces trois mots. Ils auraient compris les trois mots séparément, ils auraient compris la phrase même, mais ils n’en auraient pas compris le sens. En réalité Rhyolite demande comment fait l’inconnu dont il ne connaît toujours pas le nom, pour vivre dans la peur, car lui-même n’y parvient pas toujours. Il ne voudrait pas perdre pattes et il se devait de demander comment fait un autre qui le comprend. Comment lui vit. Car parfois la vie nous abandonne et laisse place à la survie.

© Codage by Ella'
Rhyolite
Rhyolite
Membre

Autre(s) Compte(s) : ~
PUF : ~
Messages : 23
Date d'inscription : 24/11/2016
Noms : Rhyolite
Âge du Personnage : 50 lunes.
Clan : Domestique.
Rang ou Métier : ~
Apparence : Gris et roux, yeux ambrés.
Caractère : Nerveux, rancunier, blessé, solitaire, doux, réfléchi, sage.
Yens : 31

Revenir en haut Aller en bas

Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel Empty Re: Le manque s’exprime par le désir de retrouver ce que l’on a perdu. PV Lyriel

Message par Lyriel Mer 28 Juin 2017 - 4:05

La peur vient et s’installe. La peur est partout, dans toutes les âmes, mais ce n’est pas tout le même qui est capable de reconnaître la peur quand elle s’est décidée de s’installer pour toujours et surtout, ce n’est pas tout le monde qui est capable de supporter la peur quand celle-ci s’impose sans demander. Après tout, la peur ne demande jamais, elle vient, c’est tout. Elle arrive et elle dérange, elle fait un vacarme énorme qui effraie encore plus et elle annonce qu’elle sera là. Qu’elle sera toujours là, que peu importe ce que tu pourrais faire pour la faire partir, elle ne bougera pas parce que dans ton âme, elle a trouvé un parfait foyer chauffé qu’elle n’a même pas besoin de payer en proies. De toute façon, même si tu lui demanderais pension pour sa présence, elle ne te verserait rien parce que la peur est ainsi, elle vient, elle s’impose sans te demander ton avis et elle ne donne rien en dédommangement. Hautaine et avec une assurance débordante qu’elle aurait bien pu préférer donner, mais qu’elle a choisi de garder, elle fait beaucoup de bruits et elle s’infiltre même dans ton sommeil pour t’empêcher de retrouver le repos dont tu aurais de besoin.

Je la connais la peur. Elle vit en moi depuis des lustres et elle refuse de partir. Elle est dans mes rêves et elle m’empêche de dormir suffisamment. Je ne dors plus que d’un oeil et je ne sais plus quoi faire maintenant. La peur est là, en moi, autour de moi et partout, mais je ne peux pas faire autrement que de continuer de courir, tenter de lui échapper, tenter d’échapper à tous ces monstres qui provoquent la peur en moi. Je ne peux pas faire autrement que de courir et d’accepter que la peur soit dans mon âme depuis toujours et pour toujours, parce qu’elle ne s’en ira, elle ne s’envolera pas en fumée pour me faire plaisir, non, elle ne deviendra pas des cendres pour mes beaux yeux. Ils ne sont même pas réellement beaux mes yeux. Il n’y a absolument rien de beau en moi, pas même mon coeur qui est totalement noirci et glacé et qui me laisse ressentir seulement les différentes nuances de la peur et de la méfiance ainsi que de la colère. Trois émotions pour un seul coeur et c’est déjà trop, je le sens débattre.

Je continue d’observer cet inconnu. Je ne le connais pas et il ne me connaît pas, mais dans toute cette absence de connaissance, nous savons que celui qui nous fait face est quelqu’un, et que parfois, il est simplement personne. C’est tout ce dont nous avons besoin de savoir et je ne chercherais jamais à savoir plus, si ce n’est que je suis curieux de savoir s’il a peur. Certains chats à qui j’ai fait face refusent d’admettre que la peur les visite de temps en temps. Je sais que tout le monde finit par ressentir ce sentiment une fois dans leur vie, mais la plupart du temps, ils refusent de l’admettre parce qu’ils estiment que ça les rend faible. Sûrement autant que d’accepter de l’aide. Les chats des Clans sont particulièrement étranges et étonnants. Mais ce n’est pas grave, parce que je ne vis pas avec eux. Non, parce que moi, je passe mon temps à fuir, à bouger et que je ne peux pas vivre dans un Clan ainsi. De toute façon, je ne pense pas que je pourrais être dans un Clan et exister avec des chats tout autour de moi. Mais je me demande si ce solitaire sera capable d’admettre avoir peur.

Et il le fait. Il n’est pas comme les autres. Il est capable d’accepter d’avoir peur. Et mieux encore, il sait très bien que tout le monde a peur, et que ça ne vaut même pas la peine de tenter de contredire ceux qui disent que l’on a peur et que ça ne sert pas plus à quelque chose de dire qu’on a pas peur. Parce que la peur est une émotion que tout le monde finit par ressentir un jour ou l’autre. Il le sait, je le sais et le simple fait qu’il le sache le rend différent de tous les chats de Clan que j’ai pu rencontrer jusqu’à date. Par la suite, il me demande comment je fais et je ne peux rien faire d’autre que de continuer de le regarder en réfléchissant à sa question. Non pas que je comprenne ce qu’il entend par cette question, mais seulement parce que je ne sais pas comment je pourrais lui répondre. C’est une question qui est assez importante, une question qui ne se répond pas en deux mots vites faits alignés seulement parce qu’ils sont apparus dans mon esprit. De toute façon, ce n’est pas dans mon habitude de répondre par des mots qui n’ont pas de sens. Je le regarde et je pense comme je sais si bien le faire. C’est la seule chose que je sais faire, par ailleurs : penser.

« Je ne le fais pas. Je n’ai pas le choix. »
Lyriel
Lyriel
Modette Luny

Autre(s) Compte(s) : *
PUF : Luny
Messages : 74
Date d'inscription : 01/10/2016
Noms : Actuel : Lyriel ; Auparavant : Lyan
Âge du Personnage : 30 lunes
Clan : Solitaire
Rang ou Métier : *
Apparence : *
Caractère : *
Yens : 94

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum