« I'm just a fallen angel, a fallen soldier. I'm nothing and I'm everything, a forgotten ghost. » Présentation de Lyriel

Pseudo : Lyriel

Surnom(s) : /

Âge : 30 lunes

Sexe : Mâle

Clan (ou autre) : Chat Solitaire

Rang : Solitaire

Description physique du personnage : La froideur des ténèbres m'oppresse, me tourmente. Qu'est-ce que je suis ? Ils me retrouveront puisque je ne ressemble pas aux autres. Et toi, dis-moi, comment me vois-tu ?

Les pattes du félin sont puissantes, d'une taille moyenne, mais bien musclées, lui procurant une force et une rapidité parfaite pour la fuite. Tous ses sens sont dans la moyenne, il n'y en a pas un seul de plus développé ou de moins développé que les autres et cela lui suffit amplement pour survivre, car n'oublions pas que son but, c'est juste de survivre, rien d'autre. Il a donc une aptitude pour la course et la chasse. Sa faiblesse réside dans sa force de frappe, mais son intelligence comble ce vide. Lyriel possède une silhouette plutôt féminine, et il est tout de même assez mince.

Son pelage est assez long, mais pas trop non plus et heureusement pour lui, son pelage ne retient pas l'eau. L'eau y glisse comme si c'étaient des plumes. Il est tout de même doux, soyeux. Lyriel en prend soin, il est rarement emmêlé.

Lyriel possède un pelage de plusieurs nuances différentes qui le rendent uniquement. Il y mêle le noir, le blanc et du roux. La couleur noire est presque unique sur les pattes arrières, même si on y trouve des traces de roux et son dos, lui, alterne autant le noir que le roux. Il n'y a que du roux sur le bas de son visage, mais dans le haut, le noir s'y entremêle dans un magnifique résultat. Le blanc entoure les yeux et est complètement étalé sur le poitrail, ainsi que sur le bout de toutes les pattes. Son museau est d'un rose presque rouge, pareillement pour les coussinets du félin. Ses oreilles sont entièrement noires, à l'exception du bout qui est, lui, roux. Sa queue, touffue, est rousse et noire, avec un bout blanc. Son poitrail blanc est entouré de roux.

Son regard porte la couleur de l'émeraude. Une couleur puissante, mais ternie par le désespoir et par les émotions négatives qui habitent le matou. Son regard est de la couleur des feuilles lors de la saison des feuilles nouvelles. S'il se sentait bien, s'il était lucide, cette couleur serait vibrante, attirante, mais elle n'est que sombre et elle entraîne les chats qui s'y plongent à couler. Ses moustaches blanches sont plutôt longues.  

Caractère du personnage : Le froid de la nuit m'entoure, il me presse. Qui suis-je ? Dis-moi, qui je suis ? Et toi, dis-moi, qui es-tu ?

Lyriel est instable. Il est entouré d'une noirceur sans nom, infinie, qui s'étend même au-delà du possible, qui prend tout son corps, emprisonne son âme. Il ne ressent pas, il ne ressent plus rien d'autre que le temps qui s'écoule et le presse. Il ne ressent plus rien que la frayeur que fait naître les démons d'une âme. Il ne ressent que la chasse qui s'est déclarée à l'instant où il a fui, à l'instant où le sang a empli l'air. Il fuit. Il se fuit lui-même, alors qui est-il ?
Personne. Ce serait la réponse qu'il donnerait.
Il est cruellement insensible, insensiblement cruel. Les remords ? Les regrets ? Pensez-vous seulement qu'à ce jour, il sait ce que cela veut dire, ce que ça signifie ? Non, il n'en sait rien. Il ne connaît pas et ne connaîtra plus jamais. Son cœur est fermé, emmuré, des chaînes d'acier inoxydable le retiennent prisonnier et l'empêche de s'ouvrir, s'émerveiller. C'est ainsi, n'est-ce pas ? Il n'est pas d'un naturel généreux, bien au contraire, il viendra penser à lui avant de penser aux autres, parce qu'il ne pense qu'à une chose : survivre. Ça le rend insensible et imprévisible, car il fait tout dans l'unique but de prolonger sa vie qu'il considère comme misérable. Mais il faut vivre pour prouver qu'il peut le faire malgré la fuite incessante. Alors, pourquoi pas ? Laissons-le faire.

Lyriel n'est pas diplomate tout en étant d'une franchise sans pareil. Il ne possède pas de filtre quand on lui demande son avis, il dit ce qu'il pense, c'est tout, et il ne chercherait jamais plus loin que ça. Il ne manipule pas. À quoi bon ? La manipulation est le moyen des faibles. Et puis, il ne sait pas mentir, lui qui prêche la vérité pour se repentir. Pour la purgation de ses démons. Lyriel ne voit pas l'utilité de masquer la vérité, d'atténuer la réalité. Il ne cherche pas à épargner les autres de ses mots. Méfiant. On peut clairement le dire méfiant, peut-être même paranoïaque, voyant en les autres une menace imminente qui n'en finit plus, se sentant espionné en permanence, ce qui le mène à ne dormir que d'une oreille, toujours alerte, toujours vif. Il voit dans chaque geste une manifestation violente à son égard, dans chaque parole un sous-entendu, dans chaque ombre un danger, mais ne peut-on donc pas le comprendre ? Il est entouré de ténèbres constants. Ce n'est pas un chat tendre et affectueux, il est distant et ne s'entiche de personne, mais ça coule de source, n'est-ce pas ?

Pour combler ses défauts, Lyriel est patient et saurait attendre une lune entière quelque chose qu'il désire, même si c'est rare qu'il désire quelque chose. Il n'est pas non plus ambitieux et il est d'une extrême prudence, ce qui l'empêche de faire, en général, les choses sans réfléchir, même si parfois, il se montre impulsif. Ce n'est pas lui qui décide, c'est une pulsion, parfois, qui le prend tout entier, oubliant alors les barrières dressées et le propulsant dans un autre état d'esprit, l'empêchant de réfléchir avant d'agir. Heureusement pour le félin, ce n'est pas fréquent et ça ne dure pas longtemps. Autrement, sans doute aurait-il sombré dans un profond désespoir, lui qui panique à l'idée de se faire prendre. Et on sait tous, ou presque, que l'impulsivité propulse vers la perte. Nul ne peut dire le contraire : Lyriel est secret, Lyriel est renfermé sur lui-même. Il est nul part et partout à la fois, vulgaire fantôme, vulgaire esprit tourmenté par la voix de diable, par le vent de la folie et des démons internes. Poursuivi par son passé et ses vieux odieux souvenirs. On ne connaît de lui que la profondeur de son regard, vous savez, cet abîme sans fin dans lequel on plonge pour ne plus jamais remonter. Il n'a pas le regard captivant, il a le regard troublant. Ce chat est le mystère à lui tout seul. On jurerait le connaître, sans pour autant l'avoir vu. Tout cela parce qu'il est à l'image de tous. Il est la perte d'espoir et chaque chat possède une facette qui ne croit plus.

Lyriel est observateur. Il examine les détails pour les ancrer dans son esprit et ne jamais les oublier. Pourquoi les oublier ? Ça représenterait un danger bien trop évident d'oublier quoi que ce soit et lorsqu'on fuit, le danger on l'évite. Pas facile, quand on le porte en soi, ceci dit. Lyriel est silencieux, même s'il n'est pas muet. Il ne parle pas tant qu'on ne lui demande pas de parler. Il sait tenir une discussion même s'il est pressé par le temps qui s'écoule si rapidement. Il n'est seulement pas le matou qui irait voir les autres pour débuter une conversation, aussi simple que ça. Le silence est froid, le silence est noir, tout comme l'âme de ce prisonnier en fuite. Lyriel est persévérant, n'osera jamais abandonner, poursuivra toujours ses buts sans relâche, même si c'est rare qu'il en possède, des buts. C'est un félin de paroles, d'honneur, étant donné qu'il ne ment pas, lorsqu'il promet, ses promesses valent le ciel. Lyriel n'aime pas, mais s'il venait à aimer, il serait fidèle et dévoué. Loyal même. Il donnerait sa vie et son âme, son cœur et son corps tout entier, sur un plateau d'argent et d'or, entre les pattes de celle qu'il aimerait.

Mais Lyriel n'aime pas.

Lyriel entend. Lyriel écoute. Lyriel écoute ce qui lui murmure à l'oreille de terribles choses à faire et à produire. Lyriel n'est pas violent, mais elle le rend violent.
Lyriel n'est pas et ne sera jamais. Lyriel n'est que le regroupement de traits de caractère flous et incertains, qu'une instabilité, qu'un nuage noir démonique flottant dans la forêt. Il n'est que ça, rien d'autre.

[uc]

Histoire du personnage : Le froid de la nuit enveloppait mon corps fatigué. Courir, marcher, fuir, inlassablement, ne pas exister. Qu'est-ce qui peut être plus dommageable pour l'esprit que les démons qui nous entourent ? Comprendre que l'espoir ne plus là, jamais plus. La flamme qui réchauffe les cœurs dans le plus horrible des hivers n'existe plus dans le mien. Je suis condamné. Condamné à être libre.

I - La naissance

La pluie n'était pas loin lors de sa naissance. Les nuages gris se profilaient doucement à l'horizon, prenant le temps qu'il fallait pour qu'ils puissent devenir presque noirs. Les nuages d'orages, qui annoncent une tempête pour laquelle il est préférable de demeurer à l'intérieur. C'est dans ce climat, où l'air se chargeait progressivement d'une électricité palpable, qu'il naquit. Pourtant, là où il fut, la chaleur du foyer chassait l'intense sentiment de danger qui apparaissait doucement dans le fond des animaux solitaires. Ceux qui parcouraient les rues, à la recherche d'un abri pour ne pas se faire prendre par cette pluie qui s'annonçait torrentielle. Et qui le fut, d'ailleurs. Il naquit là, entre des murs d'une couleur caramel, dans un espace chaleureux, entre un fauteuil et un feu de foyer qui brûlait pour chasser la fraîcheur insupportable du début de la saison des neiges. Il n'y avait pas que lui. Ils furent cinq. Cinq petits chatons. Une portée en santé, on les entendait tous manifester leur contentement, ou leur mécontentement, au choix. Qui pourrait vouloir vivre ? Leur mère, Chyra, était une jolie chatte au pelage tricolore. Elle mêlait le noir et le gris à la couleur rousse. Ce roux pâle qui captive, autant que son regard d'émeraude. Le pelage de ses petits alternait entre le blanc, le gris ou le noir. Elle savait que les nuances se développeraient plus tard, lorsqu'ils grandiraient. La logique des choses le ferait. Elle en était certaine et elle avait raison. Plus tard, ils auraient tous cinq un pelage unique. Pas pour l'instant. Leurs yeux étaient clos, c'était normal, logique, ils venaient de naître. Elle en prendrait bien soin. La mère leur donna plusieurs coups de langue, insensible aux regards de ses maîtres sur elle. Elle voulait juste que les petits corps grouillant de vie ne se départissent pas de cette essence qui lui insufflait, à elle, une joie euphorique.

Vous la connaissez, vous, cette joie qui emporte loin, très loin ? Peut-être pas. Mais elle, elle la connaissait. Il n'y avait qu'elle et les chatons. Le père n'était pas dans les parages et nul ne le connaissait sinon la mère elle-même. L'information tenue secrète ne vint jamais déranger la paisible vie des petits. Chyra le poussa vers son ventre et tous vinrent se nourrir. Le petit maître se pencha vers eux et murmura quelques mots que la féline ne comprit pas. Elle ne parlait pas le Deux-Pattes après tout, mais ce n'était pas grave, elle arrivait tout de même à les comprendre et ça lui suffisait bien, à elle, de connaître leurs émotions et intentions, elle pouvait donc réagir en conséquence. Actuellement, elle ne ressentait de son jeune maître qu'une fébrilité qui la mit sur la défensive. Elle posa une patte pour recouvrir ses petits, ses oreilles se plaquèrent sur son crâne et son poils s'hérissa tandis qu'elle crachait en montrant les crocs. Le petit maître recula avec un regard désolé. Elle s'apaisa aussitôt. Nul ne toucherait à ses petits tant qu'ils ne pourraient pas se défendre. Ils n'avaient même pas ouverts les yeux encore ! Ils étaient si faibles qu'elle se devait de ne laisser rien ni personne les approcher. Malgré tout, un pincement au cœur la prit lorsque son regard maternel glissa sur la porte de la maison. Sa porte à elle, en carré, qui était dans celle qu'empruntait les Deux-Pattes. Oh, elle connaissait des termes qui appartenaient aux Deux-Pattes, comme maison, voiture, porte. Le nécessaire, en somme.

Elle, elle aimait se rendre dans la cour, sillonner les rues, rentrer que le soir tombé, mais maintenant, elle ne pouvait plus parce qu'elle devait veiller les petites boules de poils adorables qui étaient avec elle. Elle encaissait le choc de la déception avec brio, ne laissant rien transparaître dans son attitude, si ce n'est que son odeur qui respirait la tristesse soudaine, faisant gémir l'un des mâles de sa portée. Doucement, elle se calma et les couva d'un regard tendre, où l'amour inconditionnel y respirait d'une façon intensive. Elle ne leur donna pas de nom, parce qu'elle savait parfaitement bien que ses maîtres s'en chargeraient. Elle se contentait d'attendre. Ils attendraient que les petits aient ouverts les yeux, elle le savait aussi. Elle inspira, expira et elle regarda les petits qui, le ventre plein, s'étaient tous endormis contre elle. Un étrange pressentiment l'envahit, elle ne sut l'identifier. C'était la première fois qu'elle mettait bas.

Quelques journées passèrent, les secondes s'écoulèrent avec la même vitesse qu'autrefois et les chatons gagnaient en énergie. Ils ouvrirent même les yeux, tous à des moments différents. Quand tous eurent les yeux ouverts sur leur monde qu'ils découvraient tour à tour, le petit maître s'approcha, les yeux pétillants de malice. Une femelle au pelage qui laissait apparaître des traces de noir dans son duvet gris prit alors le nom de Cloud. Un autre mâle plus fort que la femelle portait un duvet blanc avec des rayures pâles, mais qui donnaient le sentiment de chercher à s'affirmer d'une couleur rousse. Lui, il fut nommé Lord. Les deux autres, respectivement Nya et Rain, portaient un duvet, pour l'une d'une blancheur éclatante avec des rayures et tâches noires et rousses et pour l'un un pelage entièrement gris mi-foncé mi-pâle. Le dernier, un mâle, au duvet roux avec quelques touches de noir, fut nommé Lyan. Chyra hochait la tête à chaque nom, les mémorisant facilement. C'étaient les noms de ses petits, après tout.

II- L'enlèvement

Une lune plus tard, le sentiment de Chyra fut confirmé. Elle se réveilla alors que les mains des maîtres adultes prenaient ses chatons, ignorant les miaulements outrés et menaçants de la mère. Elle tenta même d'en mordre un, mais il évita ses dents sans lui porter la moindre attention. Ils discutaient entre eux, mais elle ne comprenait pas un traître mot. La chaleur de ses petits lui manquaient déjà et un long gémissement déchiré s'échappa de sa gorge meurtrie, des sanglots la secouaient. Ses enfants, la chair de sa chair, le sang de son sang, lui étaient retirés et elle ne pouvait même pas comprendre pourquoi. Elle cracha de haine et de rage et se leva de son panier : elle ne resterait pas ici un instant de plus. Elle détestait maintenant avec l'énergie du désespoir les Bipèdes, qui n'étaient plus ses maîtres. Heureusement pour elle, jamais on ne lui avait mis de collier qui lui serrait le cou, comparativement aux autres chats de Bipèdes. Elle ne leur appartenait pas, plus. Elle était libre. Et elle pensa, pour la première fois de sa vie, à aller parcourir la forêt sauvage. Malgré tout, son esprit ne parvenait pas à oublier.

Oublier la rage qui l'habitait. Elle ne comprenait pas pourquoi on avait dû lui retirer ses chatons à elle. Elle les avait mis au monde, elle s'en était occupée. Elle avait été une mère exemplaire qui avait même laissé tomber le monde d'en dehors pour pouvoir se consacrer à sa progéniture qu'elle aimait plus que tout. Elle les aimait de telle façon que ses enfants étaient, pour elle, des étoiles qui brillaient dans son ciel et maintenant, elle ne les avait plus. Son ciel était devenu noir. Noir d'amertume, de haine. Noir de tout ce que les autres pourraient dire. Elle détestait les Hommes. Elle détestait les Sans-Fourrure. Elle voulait ses enfants, mais elle ne pouvait pas savoir où ils avaient été traînés, emportés. Au bout d'un long moment, elle s'arrêta et se laissa choir sur le sol, laissant une plainte étouffée d'une tristesse implacable s'échappa d'entre ses babines. Des larmes salées coulèrent de ses yeux et allèrent s'écraser sur le sol sec. Son cœur se serrait douloureusement et la souffrance éclata dans chaque veine de son corps.

III - La nouvelle maison

Le petit chaton nommé Lyan fut confié à une famille de Bipèdes avec deux petits qui faisaient beaucoup de bruits. Le pauvre petit se réfugia aussitôt dans un recoin, apeuré, craintif. Il entendait des pas qui lui déchiraient les oreilles. On le pourchassait, il le savait. Sa peur empestait l'air et pourtant, les Bipèdes ne semblaient pas la comprendre, ni savoir la décoder. C'était fou ! Tous les chats savaient reconnaître la peur. Les Bipèdes étaient des êtres étranges. Lorsque les Bipèdes miniatures le trouvèrent, il vit ses oreilles tirées et sa queue aussi et dans un crachement furieux, il fuit à nouveau. Il détestait qu'on lui fasse mal ainsi et il n'aspirait qu'à une chose : qu'on le laisse tranquille ! Or l'ambiance de la maison était électrique et personne ne faisait attention à ses attentes. Il n'était qu'un objet, un jouet et il s'en rendait déjà compte, ce qui le faisait gronder de colère.

IV- L'erreur

Les journées passèrent ainsi. Lyan passait son temps à fuir, son temps à ne pas se faire attraper et son temps à cracher en guise d'avertissement jusqu'au jour où il mordit jusqu'au sang un Bipède qui ne le lâchait pas. Il avait mal, ce n'était pas de sa faute ! Néanmoins, le grand Bipède lui donna une énorme claque qui le fit valser sur le mur et l'étourdit un long moment. Lyan se releva et tenta à nouveau de fuir quand un petit sans fourrure l'attrapa par le cou sans la moindre douceur, provoquant une réaction défensive chez le félin qui se tordit et envoya ses pattes, griffes sorties. Une de ses griffes s'accrocha à un coussinet du Sans Fourrure et l'odeur métallique du sang se fit sentir. La colère suintait du grand Bipède quand celui-ci prit le chat par le cou et le lança violemment sur le sol avant de s'approcher et lui donner plusieurs coups de pied. Le noir envahit rapidement la vision de Lyan et il s'évanouit, sombrant dans un gouffre. Tout ira bien, Lyan, ne t'en fais pas, tout ira bien. Sans même qu'il ne le sache, c'était le début de la fin.

V- La nouvelle vie

Il reprit connaissance dans une cage. Il n'avait ni eau ni nourriture et il n'était même plus dans la maison des Bipèdes. L'affolement prit le chaton qui tournait en rond en lançant des miaulements apeurés. Il était pris au piège ! La haine pour les Bipèdes le prit à la gorge et il se mit à sortir les griffes, tentant d'atteindre un petit truc étrange en dehors des barreaux. Sa griffe finit par passer au travers et il entendit un tout petit bruit avant que la porte ne glisse sous le poids de Lyan. La voie était libre !

Pourtant l'épuisement apparut rapidement dans le regard du petit qui avait à ce jour que cinq lunes. Il n'avait nul part où aller et il ne savait pas comment faire pour se restaurer, soit manger et boire. Il n'avait jamais été seul, et il n'avait jamais été dans les rues de la ville. Lyan avait peur de ne pas savoir comment faire pour se débrouiller, ici, où l'amer puanteur lui faisait froncer le museau. Tandis qu'il ressassait ses inquiétudes, la terre se mit à trembler et il bondit en arrière, voyant un énorme monstre aux yeux fluorescents passer en trombe. Ce monstre avait failli l'avaler tout rond ! Le chaton en tremblait de peur, tant et si bien qu'un éclat de voix le fit presque sauter jusqu'au plafond. Il se retourna vivement et aperçut un grand chat vieux aux poils de la moustache blancs. Il s'inclina respectueusement devant son aîné quand ce dernier lui fit un signe de la queue sec. Lyan comprit vite que ce vieux ne voulait pas de respect mal placé.

Lyan passa cinq lunes auprès de ce chat qui lui apprit comment chasser et déterminer si une eau était potable ou empoisonnée. Il apprit beaucoup auprès de son aîné et un jour, il décida de partir tout seul pour vivre l'aventure comme il se devait. C'était une soif d'aventure qu'il nourrissait depuis qu'on l'avait abandonné, tout comme sa haine pour les Bipèdes était nourrie. Il devint un solitaire dans les rues de la ville. Lyan, le chat solitaire. Sa réputation se battit. Ainsi, à treize lunes, Lyan était un chasseur à la langue acérée. Il disait la vérité sans la cacher, il était prudent, mais quelque peu impulsif. Son âme était traitée par la rue, assombrie légèrement par les dures journées où la nourriture venait à manquer, par les quelques moments où l'eau n'était pas trouvable, mais globalement, sa vie allait bien, comme il le fallait.

Dans la noirceur de mon âme, peu à peu s'est échappé un venin perfide qui s'écoula dans mes veines.

VI - Les méandres de l'enfer

Cette journée-là, le soleil était caché derrière des nuages sombres et menaçants. Lyan avait toujours treize lunes. Les muscles roulaient sous son pelage, il était assez imposant et on aurait pu le croire chat de Clans. Il avait entendu parler des Clans, bien entendu, ça ne lui avait pas échappé. Il savait écouter. Il avait appris. Ce jour-là, il mangeait tranquillement la souris maigrelette qu'il était parvenu à attraper quand un chat se présenta devant lui, les yeux brillants d'une lueur combative. Lyan savait la reconnaître, cette lueur d'ambition et de sang. Il l'avait souvent vu dans certains regards, bien qu'il évitait ceux qui la possédaient. Une petite bande dans la ville menait l'enfer aux chats considérés comme menaçants et le félin solitaire le savait, mais il ne se considérait pas comme menaçant. Fallait pourtant croire qu'il l'était vu la présence devant lui. L'étranger bondit, prêt à lui retirer la vie, mais c'était sans compter l'instinct de survie de Lyan qui prit le dessus. Fou de rage et de vie, Lyan se débattit et rendait les coups. Quelques minutes s'écoulèrent, et le félin solitaire finit par remarquer que son ennemi ne réagissait plus, le sang coulait de la fourrure et le regard était vide. Sans réaliser, Lyan avait visé les yeux, aveuglant l'étranger et l'empêchant de se défendre adéquatement et maintenant, Lyan se retrouvait avec une forme inerte entre ses pattes, ensanglantée. Frappé d'horreur, il recula. Il n'avait jamais voulu tuer, il voulait juste protéger sa vie, sa survie. Mais quelque chose ne quittait pas son corps, une adrénaline sanguinaire.  Le sang tâche tes pattes, maintenant. Tu n'es qu'un vaurien, un meurtrier. Tu ne vaux pas mieux que les Bipèdes. Le matou sursauta et dans son regard brillait une étrange lueur maintenant. Une lueur de peur.

Il détala en vitesse de la scène de crime. Il ne voulait plus jamais y retourner, se retrouver confronté à son geste. Il tremblait d'une horreur qui le fit vomir sa souris mêlée à la bile de son estomac. Le goût acide ne le fit même pas revenir à lui et petit à petit, il s'enfonçait dans une brume noire menaçante.

Ce ne fut que le début. Mais le début de la fin.

Quinze lunes. Lyan n'a plus rien. Lyan est perdu, la neige tombe sans cesse. Il ne peut pas se nourrir et il ne sait pas quoi faire. Il ne veut pas mourir, il doit se débrouiller et l'effroi marque ses traits. Sa chance se présenta sous la forme d'un chat qui protégeait une toute petite pile de gibier, mais suffisamment pour se rassasier. Ce chat n'était pas trapu et ne pourrait évidemment pas se défendre pour sa vie s'il était pris par surprise. C'est ce que fit le solitaire qui bondit silencieusement, le vent était en son sens pour ne pas se faire trahir. Le combat ne fut pas long puisque Lyan visa rapidement la jugulaire, l'achevant d'un coup brusque, en gardant la mâchoire bien enfoncée dans l'artère jusqu'à ce que le corps cesse de bouger. Il s'approcha alors de la pile de gibier et prit un campagnol, l'entama avant de réaliser ce qu'il venait de faire. La douleur tordit alors ses traits et il perdit le compte du temps. L'horreur figeait son sang. Tu es perdu. Tu es mien. Ses membres se mirent à trembler, et ce ne fut pas de froid. Il était terrifié. Il ne pouvait plus rien faire. Pourtant, une journée plus tard, lorsqu'un autre solitaire osa s'approcher du tas de gibier, Lyan sauta et se mesura à son adversaire. Le combat fut juste et serré, mais finalement l'étranger capitula en se traînant dans la neige, s'effondrant à quelques longueurs de queue de renard plus loin seulement. Le regard de Lyan se voila.

VII - Maître de bande

Vingt lunes. Lyan faisait maintenant partie d'un petit regroupement de solitaire dans les ruelles de la ville. Il avait mis à mort le meneur de ce groupe pour être à sa tête, s'assurant protection et gibier continuel. Tu n'es que l'ombre de toi-même et que moi. Son identité se perdait peu à peu dans l'obscurité. Il ne savait même pas pourquoi il avait fait ça sinon pour survivre, subsister. Il ne parlait plus beaucoup, ordonnait, se battait si on le contredisait. Il n'était qu'un maître sans pitié, d'une cruauté infinie. Il dirigeait la petite troupe d'une patte tâchée par le sang de ses semblables tandis que dans son regard brillait une flamme de folie. Il était horrifié par ses actes, mais semblait n'être plus que le témoin de sa propre vie, sans pouvoir agir. C'était une étrange sensation, d'être le dirigeant d'un attroupement qui n'avait pas l'ombre d'un pouvoir dans la ville.

Vingt-cinq lunes. Une femelle de la tribu de ville mit bas. Trois petites boules de poils en mauvais état, qui ne pourraient peut-être pas survivre. Ces enfants étaient la progéniture de Lyan, mais ce dernier n'en voulait tout simplement pas et considéraient les petits comme des menaces à la survie des autres. Tue-les, il n'y a rien d'autre à faire. Il obéit. Les chatons étaient déjà si faibles que les achever fut un jeu d'enfant. La mère, révoltée, voulut réagir et s'en prendre au meneur de la bande, mais elle était bien trop affaiblie pour se mesurer à un matou qui n'avait pas eu à mettre bas. Elle rejoignit donc, elle aussi, ses petits dans la mort. Les autres chats demeurèrent immobiles, spectateurs de la scène sanglante. Ils ne dirent rien, mais un vent de vengeance régnait dans l'air. Lyan, étrangement, ne le décela pas ou plutôt, préféra l'ignorer.

VIII - L'embuscade

Une nuit sans lune, Lyan ouvrit les yeux en entendant des bruits suspects et des odeurs qu'il connaissait bien pour être celles des chats de sa toute petite troupe de ville. Quand il se redressa, il était acculé contre un mur, et tous les yeux brillants des chats qu'il dirigeait le fixaient avec une colère qui se faisait sentir, dressant immédiatement le pelage du solitaire. Ils lui sautèrent tous dessus, et Lyan eut le sentiment de voir sa mort venir, étouffant. Par il ne sut quel moyen et quel miracle, il parvint à fuir et courut longuement, essoufflé, le corps avait bien des plaies. Il n'était plus rien maintenant, qu'un solitaire. Un solitaire sans rien pour l'aider à survivre, et comme pour conclure un pacte avec on ne sait quel entité, son cœur, froidement, se replia sur lui-même et des chaînes s'y enroulèrent. Elles attendaient que le moment parfait pour refermer leur emprise. Maintenant, il n'était plus meneur. Il n'était que scélérat, qu'indésiré. Que piètre chat, félin. Il n'était rien qu'un banni.

IX - La fuite mêlée de poursuite

Il courait. Depuis des lunes. Il courait. Trouvait le moyen de se nourrir. Fuyait. Dans chaque ombre, Lyan, désormais renommé Lyriel dans la confusion de son esprit, dans chaque ombre de la nuit il voyait des ennemis. Et pis encore que des ennemis, il voyait son passé, le sang sur ses pattes. Parfois, il se réveillait, haletant, et voyait du rouge sur lui, avant que cette couleur ne disparaisse. Il était pourchassé, à son avis, et il était toujours en mouvement. Ce mode de vie l'épuisait, mais l'important, c'était uniquement de survivre, alors il s'arrangeait de pouvoir demeurer en vie. Malgré les démons qui l'entouraient. Il n'avait jamais voulu tuer.
Il n'avait jamais voulu finir ainsi.
Et elle prenait un plaisir à le lui rappeler et le pousser à devenir ce qu'il ne voulait pas être.

 Je suis là, je ne sais pas trop où, je suis fatigué et mes pattes ne me portent plus. Je m'effondre. Je suis Lyriel, j'ai un total de trente lunes et je n'ai plus d'endroit où aller.

Mon Prénom : /

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Mon Personnage Préféré de La Guerre des Clans : Fléau, Croc Jaune, Petite Feuille

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