Présentation de Nuage Cendré

Comment me vois-tu, toi ? Sans doute comme les autres, fade et sans intérêt. Tu as sans doute raison, je suis nulle. Et pas très jolie en plus…
Je suis petite, vraiment petite par rapport aux autres. Les autres me prennent pour un chaton parfois, et bien que je fasse semblant de ne rien entendre, je suis blessée. Néanmoins, elle peut parfois m’être utile pour me faufiler derrière un arbre ou dans des lieux difficiles d'accès afin de t’observer.
Je suis aussi plutôt fine et dépourvue de muscles. Ils viendront plus tard, me disent-ils tous. Peut-être, mais je les voudrai maintenant, car ce n’est pas ce petit corps maladif que tu vas aimer, j’en suis sûre.
Mon agilité et ma rapidité sont tout de même assez forts grâce à ce corps svelte, mais la chasse et le combat, beaucoup plus importants me font cruellement défaut ! La nage, activité principale de mon clan est cependant quelque chose dans lequel j’excelle, ce qui étonnent beaucoup mon mentor. Peut-être est-ce grâce à mes pattes larges ?
Mon pelage est plutôt court et peu épais. Il est gris foncé, couleur de cendre. La nuit, on pourrait presque dire qu’il est bleu, tel le ciel.
Ma tête est de forme normale, assez triangulaire et fine, comme le reste de mon corps. Mes oreilles sont petites et pointues. Mes yeux sont bleus foncés, pareils à une nuit sans étoile. Ils reflètent les choses comme des miroirs, et même parfois mes émotions. Ma truffe est grise foncée et ma bouche fine ne se voit que peu et reste figée dans une expression étrange, un éternel sourire qui ne sert qu’à masquer ce que je ressens.

Nulle. Médiocre.
Ce sont les mots qu'utilisent les autres pour me décrire. Peut-être ont-ils raison… À vrai dire, je n’en sais rien. Je ne sais rien. À part sur toi. Je suis au courant de tout ce que tu fais, tu sais. En fait non, tu ne le sais pas. Je me cache à chaque fois de peur que tu me surprennes. Tu me prendrais pour une folle ce qui, encore une fois, est peut-être vrai. Tu m'obsèdes, tu sais ? Je te vois partout, j’entends ta voix douce dans le vent, je rêve de croiser ton regard si beau… Je ne vois que toi. À cause de toi, je m’éloigne de mes proches et je n'ai pas d’amis. À cause de toi, je ne parviens pas à me concentrer correctement. À cause de toi, mon mentor me hais. Mais grâce à toi, j’ai découvert le plus beau des sentiments.
Je ne suis à l’aise nul part, à part sous ton regard gris. Je me méfie de toutes les femelles auxquelles tu pourrais t’intéresser. Si tu en choisissais une autre que moi, je ne pourrai pas rester en vie !
Mon obsession pour toi m’éloigne des autres, mais à vrai dire, je m’en fiche : j'ai toujours été la moins aimée, la rejetée. Même sans toi, je serai seule dans mon coin. Tu illumines mes journées !
Ma timidité m’empêche de venir te parler de ce que je ressens pour toi, et je la maudis. Jamais je n’oserai t’en parler, à moins que ça ne soit toi qui vienne me voir. Rien que d'y penser, je sens mon cœur battre la chamade. Ô, que ferais-je sans toi ?
Je n’abandonnerai jamais ce rêve que j'ai, celui d’être avec toi tout le temps. Je ne suis pas du genre à abandonner !
Je suis détestée, mal aimée… La méfiance des autres envers moi me blesse, mais je les comprends : je serai pareille avec quelqu'un comme moi, tout comme je le suis en présence de personnes étrangères.
Ais-je seulement une chance avec toi ? Mon opinion de moi étant très faible, je n’en suis pas si sûre. A vrai dire, je ne suis sûre que d’une chose : je t'aime.

Je suis née durant un beau printemps qui me permit de grandir en bonne santé. Mes parents étaient deux guerriers très forts que tout le monde admirait. Mon frère, Patte Constellée, a toujours été le préféré. Et pas seulement de mes parents, aussi des autres chatons et apprentis. Je ne comprend pas pourquoi, mais ils lui vouent un culte, comme si c'était le chef. Il m’a toujours proposé de les rejoindre, mais je refusais autant de fois en voyant le regard de ceux qui l’accompagnaient. Mon enfance fut triste et je trainais toujours seule. Mais je croisai alors ton regard, pour la première fois. Et je fus ensorcelée. Pour toujours. À partir de ce moment, je cherchai vainement à attirer ton attention sur moi. J’ai peu d'attributs pouvant te charmer, mais ma détermination était là, et je ne renonce pas. Je te suis, observe le moindre de tes mouvements. Je sais que tu pleures souvent à l’abri des regards, à part du mien. Et un jour, je viendrais sécher tes larmes. Ce jour là, il n'est pas encore arrivé. Mais qui sait ?